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Entrepôts

Automatisation : L’entrepôt évolue, les postes aussi

Publié le 15 décembre 2015

2. Évolution des compétences : Vers des formations étendues

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Si la plupart des postes du secteur logistique demeurent toujours accessibles à des personnes peu qualifiées, les fonctions de pilotage et de management de haut niveau mutent pour leur part vers toujours plus de technicité. Un reclassement professionnel s’opère alors et nécessite un suivi à tous les niveaux de formation, du scolaire jusqu’à l’opérationnel.

Patrice Pourchet, directeur académique du programme Management des achats et du mastère spécialisé “International Purchasing Management” de l’Essec, dispense depuis 20 ans des formations pour les étudiants ou les managers, sur les achats qui intègrent, entre autres, la logistique et la supply chain. « Lorsque j’ai commencé à enseigner sur la fonction achats, il y avait beaucoup d’éléments qui tournaient autour de l’approvisionnement et de la gestion des stocks des organisations industrielles et de distribution », introduit-il. Ces secteurs opéraient alors leur logistique en propre dans des entrepôts spécialisés.  

 

Depuis une dizaine d’années, Patrice Pourchet intègre dans le contenu des programmes de formation aux achats des thématiques liées au management des services et en particulier aux fonctions logistiques. En cause ? L’explosion de la demande en prestations logistiques. « Le point de naissance de ces questions de prestations logistiques sont des facteurs d’externalisation de la fonction logistique dans les entreprises », explique-t-il. « Il y a eu l’émergence d’un secteur économique et d’activités qui est liée à cette prestation de services, avec une offre produit ou service qui est extrêmement large », poursuit-il. Les programmes de formations intègrent dès lors des interventions centrées sur les achats de prestations logistiques comme un facteur central de l’évolution de la chaîne de valeur de l’entreprise dans un monde global.  

 

Mais la mutation des formations ne s’arrête pas seulement à la considération de l’importance de cette prestation de services. « Nous prenons également en compte la question de la robotisation, de l’automatisation, de l’évolution digitale, de la portabilité des outils pour les opérateurs, avec les questions de risques sociaux, de sécurité, d’ergonomie », indique-t-il. Une palette plus large d’enseignements qui rejoint, selon lui, une complexification du métier d’opérateur et des besoins clients toujours plus spécifiques. « Les cahiers des charges sont beaucoup plus complexes, avec des exigences en terme de responsabilité sociétale des entreprises, d’innovation, de productivité, parce que la demande client est en attente de cela », témoigne-t-il.  

 

Facilité de prise en main  

Si les compétences nécessaires au bon pilotage d’un entrepôt logistique dans un contexte de diversification des processus augmentent, la prise en main des solutions tend à se simplifier. Les éditeurs de logiciels de gestion d’entrepôts et les concepteurs de systèmes d’automatisation travaillent à rendre leurs nouvelles installations les plus accessibles possibles. C’est le cas de Boa Concept, spécialiste de la préparation de commandes de détail via des convoyeurs modulaires. Chantal Ledoux, fondatrice et directrice générale de l’entreprise, affirme « militer beaucoup pour que les entreprises et les utilisateurs puissent s’approprier complètement leurs systèmes », de sorte que la maintenance de premier niveau (réglages simples exécutables sans outillage particulier) et de second niveau (dépannages, souvent exécutés par action préventive) puissent être réalisée par leurs clients. « Nous essayons de faire en sorte qu’ils soient capables de gérer presque l’intégralité de leur maintenance », assure-t-elle.

 

En facilitant l’accès aux opérations de contrôle et de maintenance pour les opérateurs, les éditeurs et concepteurs s’assurent de minimiser leurs déplacements sur site et d’optimiser la durée de vie de leurs systèmes. Formés dès l’installation des solutions d’automatisation à vérifier leur bon fonctionnement et à repérer les anomalies primaires, les opérateurs bénéficient d’un rôle de technicien voire de superviseur qui leur était auparavant inaccessible. Évolutions informatiques et numériques aidantes, le contrôle à distance des systèmes par les ingénieurs et leurs clients permet de faciliter la détection des anomalies et d’éviter les réactions en chaîne. Et lorsque la formation sur place ne suffit pas, certaines sociétés n’hésitent pas à prendre en charge le recrutement pour leurs clients. Bertrand Faure, directeur commercial du concepteur de solutions logistiques automatisées Fives Intralogistics France, explique avoir déjà assisté un de ses clients dans ses opérations de recrutement : « Nous avons choisi parmi les opérateurs volontaires (des caristes et préparateurs de commandes) lesquels pouvaient devenir techniciens de maintenance de premier niveau. Après cette sélection qui a été opérée par Fives en collaboration avec le client, nous les avons formés. Ils assurent désormais la maintenance du système. » Aidé ou formé, repositionné ou débauché, l’opérateur est bien le centre névralgique d’une organisation rééchelonnée.

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