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Appels d'offres intralogistiques : l'union fait la force

Publié le 18 octobre 2016

3. Intralogistique : Les avantages du groupement

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Dans un contexte de complexification des projets d’intralogistique, l’alliance entre entreprises devient souvent une nécessité. Qui plus est au sein de marchés européens ou internationaux dans lesquels de grands groupes peuvent, par leur solidité financière, se permettre de candidater plus aisément sur des dossiers d’envergure.

Les solutions développées par Alstef, Fives et BA Systèmes balaient ensembles tout le spectre des besoins en intralogistique de la Banque de France sur son projet du NCF d’Île-de-France. Aucune des trois entreprises n’auraient pu fournir seule des composants aussi spécifiques que les chariots autoguidés, les robots polyarticulés et les transstockeurs automatiques, demandant chacun une connaissance approfondie de leur fonctionnement et de leur déploiement, adapté qui plus est à un environnement contraignant. Et dans l’hypothèse où un acteur serait en mesure de proposer ces trois types de solutions dans son catalogue, il n’aurait certainement pas le même niveau d’expertise. « Nous retrouvons désormais de plus en plus souvent, dans les projets d’automatisation, de solutions qui intègrent du stockage automatisé, du tri haute cadence, de la transitique de colis, de l’informatique au sens large (WMS, WCS, etc.) et de nouveaux équipements, expose Bertrand Faure de Fives Intralogistique. Je pense par exemple aux robots mobiles qui déplacent les armoires. Nous commençons à voir les robots, qu’ils soient polyarticulés ou cartésiens, quitter l’industrie pour arriver en logistique. Il devient donc impossible aujourd’hui pour un constructeur, quel qu’il soit, de concevoir et de construire tous ces équipements et d’exceller dans tous ces domaines. » Une union aura ainsi l’avantage de la mutualisation des savoir-faire en une seule entité.

 

Dès lors que l’alliance est formalisée, un de ses membres est alors naturellement désigné comme interlocuteur unique sur les volets contractuels et stratégiques. Un gage de tranquillité pour le client, comme l’explique Pierre Marol d’Alstef : « Il y a très longtemps c’était un peu la mode de couper les projets en petits morceaux. Aujourd’hui plus personne ne veut faire ça. Tout le monde a compris qu’il fallait une responsabilité globale de l’ensemble du projet et les clients recherchent quasi systématiquement un acteur qui puisse l’endosser. Dans un groupement ce qui est important c’est de pouvoir rassurer le client sur le fait que nous avons l’habitude de travailler ensemble, que nous avons bien regardé les interfaces du projet et que celui-ci va bien se dérouler. » Si Alstef a été désignée en qualité d’interlocuteur principal, BA Systèmes et Fives demeurent en contact direct avec les techniciens informatiques de la Banque de France pour réaliser les interfaces entre le système d’information du centre et les progiciels de gestion d’entrepôt et de pilotage des systèmes embarqués. En outre, les trois entreprises sont en relation avec les équipes d’Artélia, le maître d’oeuvre du projet, et de Vinci, le constructeur du bâtiment.

 

L’alliance, une tendance croissante ?

Le groupement entre entreprises du secteur logistique, dans le cas d’appel d’offres, permet également aux partenaires d’être en mesure de rivaliser avec des grands groupes et de limiter la prise de risque financière, comme le relate Renaud Buronfosse, délégué général du Cisma : « Depuis deux ou trois ans, nos adhérents réfléchissent à des moyens de répondre à de très gros appels d’offres en France, pour lesquels ils n’ont pas souvent la possibilité technique ou financière de candidater individuellement. Le regroupement est quelque chose qu’ils essaient de développer, surtout parce que la taille des projets dans la mécanisation des entrepôts a plutôt tendance à grossir. En France nous avions souvent des projets avec une moyenne de cinq cent mille à un million d’euros. Désormais ce sont des appels d’offres à plusieurs millions voire dizaines de millions d’euros. Cela peut affoler le client, qui va se demander si la PME aura les reins assez solides. Dans la manutention, des sociétés qui peuvent se retrouver en frontal sur des affaires vont alors répondre ensemble sur de très gros projets, en partant du principe qu’elles sont complémentaires. L’idée n’est pas de se manger les unes les autres. Chacune reste indépendante commercialement et financièrement. »

 

Si l’alliance devient chose commune sur des projets de mécanisation et d’automatisation de plateformes logistiques complexes, nécessitant un large éventail de solutions, qu’en est-il des projets de la grande distribution, à l’instar des centrales de distribution automatisées, où les investissements peuvent dépasser la barre des cinquante millions d’euros ? « Ce type de projet est différent, répond Jean-Luc Thomé de BA Systèmes. Il n’est pas complexe ou gros dans le sens où il nécessiterait un cumul de technologies, mais parce qu’il emploie une seule technologie déployée d’un seul coup sur un très gros volume. Cela ne servirait à rien d’être Alstef plus BA plus Fives, parce que la technologie employée est uniquement celle des charges individuelles. C’est la complexité d’un seul ensemble. En revanche, pour répondre à des projets globaux qui sont plutôt à caractère industriel, l’alliance des technologies est vraiment intéressante. Le client bénéficie ainsi d’un guichet unique. Sur ces projets, le regroupement est une tendance qui va en s’accroissant. C’est quelque chose qui était un peu apparu au début des années 2000, qui était plutôt en retrait à la fin de la première décennie, et qui redémarre depuis 2010-2012. » Plus les projets feront appel à des composantes diverses, plus ces groupements se retrouveront. L’innovation technologique, le développement d’équipements toujours plus complexes et la demande de solutions logicielles sur mesure n’étant pas prête de s’arrêter dans le secteur, les alliances ont encore de beaux jours devant elles.

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