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Entrepôts

Des chariots et des hommes

Publié le 2 juillet 2015

Les salariés forment la principale richesse de l’entreprise. Dans une logique de rentabilité et de compétitivité toujours renforcée, cette évidence fait consensus. Peut-être encore plus dans le secteur de la manutention. Cinq caristes, cinq personnalités nous livrent leur quotidien aux commandes de leur chariot. Un métier souvent rude et exigeant. Une relation parfois forte et particulière avec son matériel. Rencontres.

1. Hervé Lervant « Une vie à multipalettes. »

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Toute sa vie, Hervé Lervant a servi des palettes : d’abord en tant que boucher puis depuis trente ans comme cariste pour la société France Routage au poste de chef de quai où il se retrousse les manches aux côtés de son équipe et au volant de son chariot STILL.

La palette n'a plus de secret pour Hervé Lervant. Après avoir exercé durant cinq ans le métier de boucher et découpé ce bon morceau de viande de mouton ou de porc situé derrière l'omoplate, il sert aujourd'hui sur un plateau des palettes de papier de près d'une tonne. Cariste depuis trente ans, il est chef de quai de la société France Routage, installée à Bussy-Saint-Georges, en Seine-et- Marne. « Mon père m'a très tôt orienté vers un métier artisanal, puis un ami m'a proposé cette autre opportunité. Le travail m'a plu et je suis resté », se souvient-il.

 

Aujourd'hui, à 54 ans, Hervé charge, décharge, contrôle des dizaines de palettes par jour, manage une petite équipe de caristes et « se retrousse les manches » : « Le chef de quai n'est pas dans un bureau, il travaille aux côtés de ses hommes, montre l'exemple et puis je prends toujours autant de plaisir à piloter un chariot et ranger mes palettes de revues », avoue-t-il. L'entrepôt de 21 000 m², géré par 250 opérateurs, est en effet spécialisé dans la presse écrite, comme l'explique Franck Perret, coordinateur chez France Routage depuis onze ans, en charge de la maintenance industrielle et bâtiment : « Nous brochons et routons des magazines, nous nous occupons aussi des NMPP (nouvelles messageries de la presse parisienne, ndlr). Plus de 300 000 millions d'exemplaires transitent chez nous chaque année ».

 

Du GPL à l'électrique ?

Et pour manipuler ces milliers de palettes de Femme Actuelle, VSD, Gala, Closer ou encore Grazia, Hervé et sa bande disposent notamment de chariots Still RX70-16T, un parc renouvelé il y a tout juste deux ans. « À la fin du contrat avec notre ancien partenaire, la direction a décidé de changer de constructeur. Nous attendons encore quelques engins, mais au final, notre parc comprendra 19 chariots élévateurs dont quatre électriques et 16 gerbeurs », note-t-il. Nouvelle position de pilotage, évolution du tableau de bord, l'adaptation s'est finalement déroulée en douceur et les équipes apprécient les caractéristiques techniques de leurs nouveaux engins. « Ils sont tout à fait adaptés à notre activité grâce à leur hauteur de gerbage à six mètres et leur capacité maximale de deux tonnes, d'autant qu'une palette de papier pèse maximum une tonne, précise Hervé, avant de continuer : en trente ans, les chariots ont véritablement évolué. Il est difficile aujourd'hui de se plaindre d'une machine. Les technologies et systèmes sont vraiment au service du confort du cariste, du siège au volant en passant par les commandes ou les affichages lumineux constamment dans notre champ de vision. Tout est réglable pour s'installer comme dans une voiture ».

 

D'autres perspectives sont encore à prévoir, annonce Franck Perret : « Nos chariots sont tous équipés GPL, avec des cuves en extérieur où nos opérateurs vont faire le plein, mais la tendance est repassée à l'électrique. Le souci est que nous n'avons plus assez de place pour aménager une salle de charge à l'intérieur de l'entrepôt. Comme nous n'avons pas le droit de dépasser les 50 kilowatt de charge dans le bâtiment, notre commande de quatre chariots électriques nous permettra d'atteindre dans un premier temps ce seuil, puis nous réfléchirons aux démarches à entreprendre ».

 

Des changements qui n'affectent en aucune façon l'efficacité des équipes rompues aux pics d'activités des mercredi et jeudi « parce que les éditeurs souhaitent que leurs abonnés reçoivent leur revue avant le week-end », lance Hervé. De 5h30 à 13h40, ses matinées sont ainsi rythmées par les bouclages et deadlines des magazines d'actualités ou de loisirs, avant de rentrer chez lui dans l'Oise et de s'adonner au jardinage, où le mot palette se mue en cagette, entre pommes de terre, radis et petites salades.

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