Interview
Rencontre avec Ottavio Rivelli, directeur général de Körber Supply Chain Software
Ottavio Rivelli, directeur général de Körber Supply Chain Software revient sur l’activité de ces derniers mois du spécialiste de la supply chain, les projets en cours pour l’entreprise et ses besoins en recrutement face à sa croissance.
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inconso I Philippe Théry
Inconso, acquis par Körber en 2014, a pris son nom peu de temps avant la crise sanitaire. Pouvez-vous revenir sur la création de cette nouvelle entité ?
Après avoir racheté l’éditeur inconso en 2014, puis le spécialiste américain de la supply chain et des solutions cloud HighJump en 2017, une business area supply chain avait été créée au sein de la société Körber, [fournisseur mondial de solutions logicielles et de technologies d’automatisation, NDLR]. Quand nos plateformes technologiques et nos solutions dans le monde de la supply chain ont ensuite été consolidées, nous avions décidé de porter un seul nom sur le marché pour éviter de les multiplier. Il a donc été décidé d’adopter le nom de l’actionnaire Körber. Malheureusement ce lancement a coïncidé avec le début de la crise sanitaire ce qui nous a obligés à le faire davantage de manière digitale qu’en présentiel sur les salons.
Comment s’est portée l’activité de Körber au niveau mondial durant la crise sanitaire ?
Au début de la pandémie, comme tout le monde, nous étions dans l’inconnu. Nous ne savions pas comment allaient réagir nos différents clients et les projets en cours. Il y a finalement eu une forte augmentation de la demande sur plusieurs axes. L’e-commerce a enregistré une croissance phénoménale et beaucoup de clients n’étaient pas préparés à de tels flux. Les investissements ont donc continué et très peu de projets se sont arrêtés. L’automatisation a également beaucoup crû dans les entrepôts, un atout pour nous puisque nous sommes historiquement spécialistes sur ce créneau avec le WCS, mais aussi parce que nous avons investi dans des entreprises spécialistes des AMR et avons noué des partenariats avec des sociétés de robotique. Nous avons ainsi observé une croissance du business que ce soit en Europe ou aux États-Unis.
Une situation également observée en France ?
En France, nous avons deux entités : une antenne à Lyon sur la partie logicielle, dont je suis responsable, et une autre à Sainte-Savine à côté de Troyes concentrée sur le vocal et la robotique. Nous avons observé une forte croissance sur mon unité depuis le début de la pandémie jusqu’à maintenant, de l’ordre de 15 % en 2020 et en 2021 alors que nous anticipions 5 % à 6 %. De la même manière, passé la stupeur du début, très rapidement, les projets ont continué et les sociétés se sont rapidement réorganisées. Nous avons poursuivi le business avec nos clients existants, mais avons également acquis de nouveaux dossiers.
Quels ont été vos derniers projets ?
Sur les 20 derniers mois, nos principaux clients se trouvent dans le domaine du textile. Nous travaillons notamment avec le groupe Etam depuis plusieurs années et avons récemment déployé leur troisième et dernier site. Nous œuvrons aussi pour C-log (groupe Beaumanoir), chez qui nous avons mis en place un environnement logiciel unifié et centralisé sur tous ses sites. Nous travaillons également depuis deux ans avec un leader dans le domaine de l’électroménager qui va conduire à de nombreux projets prochainement. Nous avons par ailleurs maintenu beaucoup de nos clients historiques. L’année 2021 se termine donc bien, le carnet de commandes est plein pour nos capacités actuelles. Nous avons un pipeline plutôt solide avec de nouveaux clients que nous nous attendons à gagner et qui vont représenter une croissance au-delà de nos équipes existantes.
L’enjeu consiste donc aujourd’hui à procéder à des recrutements ?
Nous sommes en effet en phase de recrutement pour des emplois de consultants techniques et fonctionnels, la difficulté étant de trouver ces profils car le marché est assez tendu. Cela constitue un frein à la croissance. Notre équipe est composée aujourd'hui de 38 personnes sur l’antenne de Lyon et il nous faudrait probablement embaucher en cours d’année une dizaine de personnes…
Avez-vous également procédé à des développements sur vos produits ?
Nous avons consolidé nos différentes solutions WMS, WCS, TMS et OMS sur notre plateforme commune Körber One. Nous travaillons aujourd’hui sur l’intégration de nouvelles technologies comme les AMR. Cela implique beaucoup de travail de refonte pour les trois ou quatre prochaines années, mais notre politique consiste à ne pas forcer les migrations chez nos clients. Nous comptons toujours maintenir une compatibilité avec les versions passées, et voulons éviter les obligations de changements de version, qui peuvent créer beaucoup d’inquiétude chez le client.