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Les 3 défis logistiques de Leroy Merlin en Russie

L’enseigne de bricolage compte 58 magasins en Russie et en ouvre 20 nouveaux par an. Et pour accompagner cette croissance, Leroy Merlin doit impérativement maitriser sa logistique, tant le territoire est vaste.

Publié le 3 novembre 2017 - 11h24
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Leroy Merlin /Plateforme South Gate de Moscou opérée par FM Logistic

Leroy Merlin fait carton plein en Russie, surfant chaque année sur la croissance avec son positionnement « every day low cost » (chaque jour des prix bas). L’enseigne, qui compte 68 magasins, est portée par l’appétence des Russes pour le bricolage. En effet, tout logement neuf est livré complétement nu, les propriétaires devant eux-mêmes agencer les espaces. De plus, quasiment un Russe sur deux possède une Datcha, soit une maison de campagne, dans laquelle il aime jardiner. Enfin, la concurrence internationale n’a pas su s’implanter. Dans un environnement si favorable, l’enseigne ouvre au rythme de 20 magasins par an. Une croissance qui ne pourra se faire qu’en révisant en permanence le schéma logistique. Le distributeur s’appuie actuellement sur 4 plates-formes. Les deux sites situés dans la région de Moscou sont exploités par le français FM Logistic, bien implanté sur le secteur avec 660 000 m² pour couvrir la capitale et sa grande ceinture. En province, Leroy Merlin dispose d’un site à Samara et d’un autre à Novossibirsk. 

 

Maitriser les délais : nouvelles plateformes et ship-from-store

La Russie, c’est un territoire gigantesque : 9 600 kilomètres de long pour 2000 kilomètres de haut. Soit une superficie de 31 fois la France avec une densité routière 50 fois moindre qu’en Hexagone. Passé les 15 grandes villes de plus d’un million d’habitants, le pays est principalement désert, avec un état des routes aléatoire. « Nous travaillons avec 42 entreprises utilisant 80 000 camions par an, détaille Eric Poulet, directeur supply chain de Leroy Merlin Russie. Pour la Sibérie, les magasins reçoivent leurs commandes sous un mois, car il faut déjà 16 jours de transport en train. Plus nous allons ouvrir des magasins éloignés de Moscou plus la logistique va se tendre. » L’enseigne limite les stocks tampons uniquement aux produits saisonniers pour raisons financières, mais compte ouvrir pour compléter son schéma logistique trois nouveaux entrepôts, à Saint-Pétersbourg, Rostov et Vladivostok. Autre amélioration, « 20 nouveaux magasins équivalent aussi à 20 nouveaux stocks, souligne Eric Poulet. Nous vendons beaucoup de produits lourds et volumineux, sans valeur. Le Ship-from-Store a un vrai intérêt. Deux magasins en font déjà et quatre le feront à la fin du mois. L’objectif consiste à couvrir à terme tout le territoire. »


Digitaliser les outils : signature avec Gold Symphony et Generix Group

Dans le but d’optimiser ses opérations logistiques, Leroy Merlin vient de signer avec Generix Group pour les outils SWP, Yard Management sur l’entrepôt et les magasins, le WMS et le TMS. De plus, l’enseigne a adopté des solutions de prévisions des ventes - Advance Planning Schedule de Symphony Gold - pour gérer le grand import et pour les magasins. L’enseigne avait auparavant des outils maison, avec beaucoup d’interventions humaines. « L’objectif côté points de vente consiste à réaliser 80 % des commandes via l’outil d’ici 5 ans sur les fournisseurs locaux et 20 % pour l’import. Nous allons également passer à la centralisation des commandes. Les fournisseurs éditent actuellement un bon par point de vente. Nous débutons le projet avec les marques Legrand et Schneider. » L’autre enjeu consiste à disposer d’une vision en temps réel des stocks. « L’accès informatique est opérationnel mais nous devons encore travailler sur la justesse de nos stocks », détaille Eric Poulet.

 

Anticiper la montée des volumes : automatisation de la préparation des commandes

Leroy Merlin compte ouvrir d’ici trois ans un nouvel entrepôt sur Moscou complétement automatisé. Le distributeur souhaite notamment ordonnancer ses commandes selon l’implantation des produits en magasin. L’idée consiste autant à pallier le manque de main d’œuvre locale que d’améliorer l’efficacité logistique. Et certainement aussi à gérer la montée de l’e-commerce. Les volumes valent ceux d’un gros magasin actuellement, avec 250 à 500 commandes par jour à gérer. Mais l’enseigne table sur une augmentation des ventes, car le service n’est pour l’heure ouvert que pour la zone de Moscou. « Le terrain pour construire a été acheté, mais nous devons encore réfléchir sur notre automatisation, conclut Éric Poulet. Nous avons embauché un expert sur le sujet qui vient du secteur de la mode afin qu’il nous apporte un œil neuf et nous aide à dimensionner l’outil en fonction de nos besoins. »

 

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