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Bolloré Logistics, à l'heure du Covid-19

Afin de répondre à la crise sanitaire du Covid-19, les acteurs de la supply chain se mobilisent. Tout au long de cette période complexe, Voxlog donnera la parole à des chargeurs, prestataires, transporteurs et logisticiens afin de mettre en lumière la façon dont leurs organisations et équipes doivent s'adapter. Aujourd'hui, Henri Le Gouis, CEO de Bolloré Logistics Europe, fait le point sur la situation.

Publié le 25 mars 2020 - 09h00
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Bolloré Logistics | Henri Le Gouis, CEO de Bolloré Logistics Europe

Quels sont les impacts de la crise actuelle sur votre logistique ?

Le plus grand changement a été le déploiement massif du télétravail. Aujourd’hui, 80 % de nos collaborateurs travaillent depuis leur domicile, ce qui a été un vrai défi pour notre organisation. Parallèlement, les personnes qui travaillent depuis nos agences ont reçu des consignes de sécurité pour éviter toute contamination. Les réseaux et systèmes d’information ont été soumis à rude épreuve, mais aujourd’hui, tous nos hubs dédiés au traitement des flux physiques sont opérationnels. Du côté de l’aérien, nous sommes contraints par la défaillance de certains de nos fournisseurs traditionnels. Dès le début de la crise, nous avons commencé à affréter des avions charters en voyant que l’offre traditionnelle des compagnies de passagers allait se raréfier. Il nous fallait alors une solution alternative pour pérenniser l’expédition de certains flux, avec des demandes fortes dans le luxe et la pharmaceutique ainsi que d’autres secteurs industriels. Nous avons encore travaillé de façon soutenue la semaine passée sur nos plateformes, mais nous anticipons l’impact d’un certain nombre de fermetures d’usines en Europe qui devraient réduire le volume de marchandises à expédier. Dans la distribution, on remarque également une tentative de freiner les exportations venues d’Asie, suite au redémarrage en Chine, pour ne pas se surcharger en stock à un moment où leurs magasins sont potentiellement fermés. Depuis plus d’un mois, nous sommes donc en contact avec les cellules de crises de nos clients et nous avons mobilisé nos forces de ventes régionales pour se rapprocher des clients PME et leur permettre de trouver des solutions. Pour l’instant, le fret routier n’a pas été impacté puisque la fermeture des frontières ne l’a pas concerné.

 

Sur le plan sanitaire, comment assurez-vous la sécurité des équipes ?

Au fur et mesure, nous avons mis de plus en plus de collaborateurs en télétravail pour les tâches administratives et organisationnelles, afin de limiter les présences sur site au maximum. Pour les opérations physiques, douanières ou règlementaires, il est cependant nécessaire d’avoir des collaborateurs sur nos 60 agences en France. Nous procédons à des rotations sur nos hubs pour que toutes les équipes ne soient pas présentes en même temps. Ce sont des méthodes que nous avons vues s’appliquer les mois derniers dans notre réseau en Asie. Par ailleurs, nous avons déployé des sessions de sensibilisation sur l’ensemble des sites pour prévenir la progression de la pandémie. Nous mettons également à disposition de tous nos collaborateurs du gel hydroalcoolique et fournissons à ceux qui effectuent des opérations à valeur ajoutée le matériel nécessaire (gants et masques) pour continuer leurs activités dans les meilleures conditions. Nous avons également demandé au personnel de nettoyage d’augmenter la fréquence des passages et d’insister plus particulièrement sur certaines surfaces telles que les poignées de portes, les plans de préparation, le matériel informatique…

 

Quels vont être vos défis à court et moyen termes ?

Tout d’abord, nous devons faire face à la progression de l’épidémie et protéger nos équipes. Ensuite, il nous faut nous préparer au décrochage brutal de l’activité si un trop grand nombre de sites industriels venaient à fermer. Si cela était amené à durer, nous devrions adapter nos ressources de façon importante. La visibilité est faible et nous devons en permanence préparer la réversibilité des mesures que nous prenons, dans la mesure où le redémarrage s’accompagnera de flux très importants. On voit déjà qu’il y a des stocks de containers positionnés près des ports en attente d’être livrés et dépotés tant que les usines et les magasins sont fermés. Cela nous oblige donc à trouver les méthodes les plus souples et à faire preuve d’agilité. Nous réfléchissons semaine par semaine.

 

 

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