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Pour sa prochaine édition, la SITL s’interroge sur les enjeux de transformation de la supply chain

En amont de la SITL, avant son grand lancement, le 28 mars prochain, porte de Versailles à Paris, une table ronde réunissant des experts du secteur, est venue évoquer les différents défis qui agitent actuellement la supply chain et la manière dont les acteurs de la filière s’en emparent.

Publié le 17 mars 2023 - 16h00
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« Après une édition 2022 – la première post-covid – réussie à Villepinte, nous sommes très enthousiastes à l’idée de célébrer le 40e anniversaire du salon en mars prochain. Nous avons l’ambition de jouer à plein notre rôle d’éclaireur, de guide, pour une filière en pleine évolution et plus que jamais soumise à des défis majeurs. Comme chaque année, nous aspirons à proposer des animations et des conférences totalement ancrées dans les réalités du terrain, opérationnelles. Une place accrue sera également réservée aux femmes », indique Laurence Gaborieau, directrice du salon SITL et de la division Transport et Logistique, Tourisme et Sport. Autour d’elle réuni ce jour-là un parterre de professionnels venus témoigner des transformations à l’œuvre dans la supply chain face aux grands enjeux du secteur, fil rouge de l’édition 2023. Cette thématique devrait venir infuser les 20 espaces thématiques, villages et parcours de visites ainsi que les 150 conférences portées par le salon, à travers des formats renouvelés (voir interview). Neuf secteurs phares y seront mis à l’honneur -Transport, services logistiques, intralogistique, automatisation & robotique ; Emballage, conditionnement & palette ; Technologies, IOT & systèmes d’information ; Énergies alternatives ; Immobilier ; Infrastructures ; Équipement de transport ; Conseil, formation & financement – que représenteront près de 150 exposants. Si de nouveautés il sera question durant toute la durée du salon, certains temps forts historiques demeurent, à l’instar du Start Up Contest qui viendra pour la neuvième fois récompenser les solutions des start-ups du secteur avec un jury composé des grands décideurs de la filière. « Les prix de l’innovation » fêteront quant à eux leur 23e édition et décoreront les produits et services jugés les plus innovants parmi une cinquantaine de solutions réparties en huit catégories. Enfin le « SITL Innovation Hub » sera de retour avec des démonstrations de produits en temps réel offrant la possibilité aux visiteurs de tester les équipements, avec un axe fort, cette année, autour des véhicules et entrepôts du futur.

 

« Se transformer face aux grands enjeux du transport et de la logistique »

 

De futur et de défis à relever, il était également question le 16 mars dernier lors de la table-ronde organisée en amont du déroulement de la SITL, et qui venait débroussailler les points saillants de son fil rouge : Se transformer face aux grands enjeux du transport et de la logistique. « Se transformer, c’est réussir à se projeter, être résilient, compétitif, se préparer aux transitions écologiques, ne pas subir les transformations numériques. Pour l’Etat, c’est construire avec France Logistique une politique publique et, progressivement, être en capacité de mettre en œuvre une stratégie nationale de la logistique qui embarque les acteurs privés et publics », introduisait Xavier-Yves Valère, chef de la mission fret et logistique à la DGITM. Pour la Confédération des grossistes de France, représentée ce jour-là par son responsable Environnement, Transport et Logistique, Christian Rose, il est « existentiel de suivre l’évolution de la logistique, matériau vivant qui ne cesse de changer de plus en plus vite, notamment depuis cinq ou six ans. L’enjeu, pour nous, est de s’approprier sans tabous toutes ces évolutions et imaginer ce qui n’était pas possible hier et qui le sera demain ». A l’affût des considérations et des problématiques de l’écosystème supply chain dans l’Hexagone, l’Union des entreprises transport et logistique de France (Union TLF) voit de son côté trois défis principaux remontés par ses adhérents : « être attractifs, être compétitifs et être plus performants dans la transition écologique et énergétique, qu’il s’agisse des flottes ou de l’implantation des zones logistiques », détaillait Olivier Poncelet, délégué général TLF. Pour accompagner cette transition écologique, BPIfrance a lancé, le 1er mars, d’un programme dédié aux dirigeants de PME et ETI françaises du secteur du transport routier : « Nous voulons financer cette transition des transporteurs et des logisticiens et l’accompagner avec le lancement de ce programme accélérateur pour une promotion de 30 dirigeants qui souhaitent être accompagnés -conseil, formation - face à différents enjeux identifiés: énergies alternatives, décarbonation, relocalisation… 20 dirigeants ont déjà signé pour rejoindre ce programme », indiquait Marguerite Descamps, responsable du développement de l’accompagnement chez Bpifrance.

 

 


Ikea et Ceva Logistics au cœur de la logistique urbaine

 

Illustration de cette transformation à l’œuvre dans le secteur et de la nécessité de ce dernier de s’adapter aux nouvelles contraintes, Ikea et Ceva Logistics étaient venus ce jour-là décrire leurs actions et leurs problématiques du moment. « Ikea poursuit sa transformation : cette dernière année, 20 % de son chiffre d’affaires a été réalisé en ligne alors qu’il s’élevait à 10% dans les années pré-covid. Cette transformation s’accompagne de nouveaux services et de la livraison à domicile. Nous transformons également nos magasins pour les adapter et qu’ils soient plus urbains. L’enjeu pour Ikea est de soutenir la croissance de son activité tout en réduisant son impact environnemental, ce qui impose de trouver des solutions toujours plus innovantes. Le fluvial fait partie de ces réponses », évoquait Émilie Carpels, directrice du projet fluvial pour Ikea France. L’entreprise suédoise a ainsi, en décembre 2022, débuté à Paris la livraison fluviale de ses commandes BtoC par la Seine. De son côté, Ceva Logistics, filiale de CMA CGM, a été choisie pour être le partenaire officiel de la chaîne logistique des Jeux olympiques et paralympiques. : « Une centaine de pays vont devoir exporter vers la France y compris la Polynésie, leurs équipements, soit plus de 200 000 références [y compris des animaux vivants, des munitions…]. Il va falloir s’occuper de leur entrée sur le territoire français et les stocker », décrit Olivier Storch, directeur général adjoint de Ceva Logistics. Pour cela, le prestataire dispose de trois entrepôts principaux en France, -à Nanteuil-le-Haudouin (60), Gennevilliers (92) et près du Bourget (93)- pour une surface totale de 60 000 m². Une fois la marchandise rapatriée, Ceva Logistics prend en charge les prestations de préparation et de transport de ces équipements. « Nous réalisons ensuite la logistique in situ sur les zones où les épreuves sportives vont être réalisées. Puis nous opérons la phase de démontage et de ré-expédition, voire de recyclage ». Le logisticien est d’ores et déjà à pied d’œuvre et prévoit clôturer sa prestation fin 2024. L’opération requiert chez lui une équipe de pilotage de plus d’une cinquantaine de personnes et un transporteur dédié (Gefco, passé sous le giron de Ceva Logistics en juillet dernier). « Ce qui a séduit le Cojop (Comité d'organisation des Jeux olympiques et paralympique), c’est que nous étions en mesure de traiter l’ensemble des éléments de la chaîne. Les derniers JO n’ont jamais été faits par un acteur national, c’est une fierté pour nous que ce soit un logisticien français qui soit retenu pour les Jeux olympiques 2024 ». « Très fier » également « que cela puisse être un champion français qui porte les JO », Olivier Poncelet rappelait tous les enjeux de logistique urbaine impliqués par la tenue de ces Jeux : « Il va falloir continuer à approvisionner écoles, magasins, hôpitaux pendant leur durée. C’est aussi là-dessus que nous travaillons ». Un enjeu qui nous engage tous, selon Xavier-Yves Valère, selon qui ces JO permettent à la filière de progresser : « Sans eux, nous n’aurions pas mené un certain nombre de groupes de travail en matière de logistique urbaine, Lud+ et beaucoup de programme qui vont débuter : Marguerite, ColisActiv’ ou encore Cyclocargologie. Les JO se présentent comme une phase de test pour voir comment nous pouvons muscler notre logistique, qu’il s’agisse des collectivités territoriales ou des organisations privées ».

Laurence Gaborieau : « La SITL est un apporteur de tendances »

La directrice du salon SITL revient sur les grands temps forts de cette 40e édition de la semaine internationale du transport et de la logistique qui sera placée sous le signe de la transformation.

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Pour ses 40 ans, de quelle manière la SITL se réinvente-t-elle cette année ?
A cette occasion, il y aura plusieurs grands temps forts, le premier étant la conférence inaugurale [« 40 ans d'évolution du transport et de la logistique : et demain ?» le 28 mars à 9h30] avec la présence du ministre délégué chargé des Transports Clément Beaune, de la présidente de France Logistique, Anne-Marie Idrac et de François Gemenne, co-auteur du rapport du GIEC.  Une frise sur le salon relatera les 40 ans d’innovation du secteur et une vidéo racontera cette histoire. Nous finirons ensuite la journée du 28 mars avec une grande soirée où nous attendons plus de 1 000 personnes [à partir de 18h]. Le lendemain, l’un des temps importants sera la tenue de la conférence consacrée aux femmes dans le secteur [« Que serait la logistique avec plus de femmes ? », à 12h30] qui sera modéré par Sabine Vu, fondatrice de l’association Les Lumidacieuses et accompagnée de participantes, dirigeantes et jeunes talents du secteur.

 

Comment déclinerez-vous le fil rouge de cette prochaine édition « Se transformer face aux grands enjeux du transport et de la logistique » ?
Ce fil rouge comprendra cinq sous-thèmes : la RSE, multimodalité/Maritime, ferroviaire et aérien, Réorganisation de la Supply Chain, Immobilier et Logistique Urbaine, Cybersécurité/Nouvelles technologies/Data. Ces sous-thèmes sont servis via des conférences ou de la « Tech’xploration ». Cette dernière est une nouveauté cette année : à côté de l’Innovation Hub se trouvera un plateau TV avec des experts ou directeurs de la supply chain qui visiteront le salon pour détecter des innovations et viendront débattre deux à trois fois jours sur le plateau des tendances du marché. Je souhaite que l’on sache que la SITL est un apporteur de tendances ce qui requiert de l’intelligence collective pour les détecter.

 

Quelle place prendront les conférences sur le salon ?

Elles étaient auparavant assez « classiques », elles vont cette année évoluer, le but étant d’apporter du dynamisme, du partage… Il y aura trois formes de concept, le premier étant la salle de conférence Expérience Room qui sera dédiée aux retours d’expérience avec des échanges entre experts, chargeurs, distributeurs et clients finaux. On évoquera les problématiques du quotidien et on apportera des solutions. Avec le deuxième concept de conférences, les Actu Room, seront abordés des sujets d’actualité chaude ou froide, plutôt de l’ordre de la réglementation. Le troisième concept aura pour mission d’être inspirant, de faire vivre de l’émotion, de la magie, façon TedX ou encore avec des tables rondes constituées d'intervenants de haut niveau. D'autre part, il y aura davantage de conférences retransmises en visio avec trois salles concernées. Le plateau TV de la Tech’xploration apportera également du contenu, il sera enregistré sur la chaîne YouTube et diffusé au fil de l’eau via Linkedin.


Quelles sont les autres nouveautés du salon ?
En 2023, la SITL comptera deux nouveaux villages, celui des ports internationaux [avec de nouveaux exposants comme les Ports internationaux de Barcelone et d’Alger] mais aussi le village du dernier kilomètre et du e-commerce. Pour ses 40 ans, l’opération #SITLRacontemoi a également été lancée, l’idée étant de témoigner de son expérience dans le transport et la logistique sur les réseaux sociaux. La SITL doit aider le secteur à être valorisé pour que son attractivité soit reconnue et que l’on soit fier de dire que l’on y travaille ! Cette opération que nous espérons voir suivre par l’ensemble de la filière perdurera après la SITL.

 

 

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