media supply chain
et logistique

Entrepôts

Toitures d’entrepôts et ombrières photovoltaïques : une manne énergétique

Publié le 19 juin 2025

3. Une demande croissante d’installations

A_1
Soprasolar

Nombre de promoteurs, investisseurs, bailleurs et locataires ont depuis longtemps promu les centrales photovoltaïques en toiture d’entrepôt pour s’assurer des rentes régulières. Mais l’évolution de la réglementation et la prise de conscience environnementale en poussent d’autres à accélérer les démarches ou à les soutenir.

« L’obligation légale de couverture des entrepôts a fait exploser les demandes, ce qui est une bonne chose. Car elle a permis de professionnaliser le métier de la centrale solaire sur toiture neuve », introduit Bastien Liaudois, directeur ouvrages neufs photovoltaïques chez Greenyellow France. Fondée en 2007, alors en qualité de filiale du groupe Casino, l’entreprise s’est rapidement diversifiée pour déployer ses solutions aux sommets des entrepôts, tout en proposant aussi des ombrières photovoltaïques. « Désormais, il n’y a plus un bâtiment qui ne puisse se construire sans qu’un étancheur ne connaisse la typologie de revêtement et les matériaux spécifiques à utiliser, en fonction de la centrale solaire visée et de l’état de la toiture », assure-t-il.

 

Des fonciers logistiques à fortes capacités

Une professionnalisation du secteur s’étendant aussi aux bâtiments existants, pour lesquels les demandes d’installation de centrales augmentent, en dépit de leur plus grande complexité [cf. page 7]. « Le parc immobilier logistique est vieillissant, avec 15 à 25 ans de moyenne d’âge. Se pose ainsi la question de la rénovation des toitures, en intégrant des outils de solarisation », explique Sébastien Philadelphe, directeur d’agence au sein de Solstyce, filiale du groupe du même nom (comptant quatre autres sociétés affiliées et quelque 200 employés en France) spécialisée dans l’énergie solaire photovoltaïque. « Avec l’explosion du e-commerce, surtout depuis cinq ans, nous avons pu parallèlement constater une accélération de la construction d’entrepôts allant de 60 000 à plus de 100 000 m². Sur les 80 millions de m² référencés en France il y a quatre ans environ, la majorité des bâtiments concernaient des tailles inférieures à 40 000 m², tout de même conséquentes. Les capacités de production des fonciers logistiques sont ainsi fortes, du fait des grandes, voire très grandes tailles des toitures et des parkings », illustre-t-il.

 

Des besoins constants

Les différentes parties prenantes du monde de l’entrepôt, qu’elles soient gestionnaires, mandataires, propriétaires ou occupants, peuvent ainsi profiter d’espaces disponibles pour s’assurer une nouvelle source de rentrée d’argent via la revente d’énergie solaire au réseau, et/ou sécuriser une partie de leur approvisionnement en énergie [cf. page suivante]. « Contrairement à des bureaux ne consommant que certains jours de la semaine et sur des plages horaires limitées, les entrepôts ont des besoins en énergie plus constants, rendant ainsi les business models des projets plus faciles à dimensionner », ajoute Houda Matta, cheffe d’entreprise d’Eliove, société de Vinci Energies spécialisée dans le photovoltaïque et experte des solutions clé en main, que ce soit en toiture ou en ombrière.

 

Des financements favorisés par certaines banques

Pour commanditer cette montée en puissance des installations photovoltaïques en entrepôts et ombrières pour parking, plusieurs organismes de financement soutiennent de plus en plus de dossiers. La Caisse d’Epargne Île-de-France, la Caisse d’Epargne Cepac (siégeant à Marseille) et Bpifrance sont par exemple très actifs. « Certaines banques sensibles au sujet des énergies renouvelables, dont le photovoltaïque, ont monté des équipes spécialisées sur le sujet et accueillent très favorablement les projets dédiés », témoigne ainsi Maryne Gouhier, avocate senior chez Bryan Cave Leighton Paisner (BCLP) spécialisée dans le droit de l’énergie, le droit de l’environnement et le droit public, et membre de la « Commission énergie » d’Afilog. Association regroupant les acteurs privés et publics du secteur de l’immobilier logistique en France, l’organisme suit de très près les évolutions réglementaires du photovoltaïque pouvant impacter l’écosystème, et prodigue conseils et avis à ses membres, autour de sujets porteurs tels que l’autoconsommation.

 

Focus

Les ombrières photovoltaïques particulièrement concernées

E_1

« Le déploiement d’ombrières photovoltaïques est devenu un sujet très important, du fait de la réglementation, relate Houda Matta. Dès lors qu’existe un parking supérieur à 1 500 m², ce qui est souvent le cas en logistique et en industrie, il y a obligation de fournir 50 % d’ombrières sur les places de stationnement, sauf en cas de motifs d’exclusion particuliers. Le nombre de demandes dédiées évolue fortement et impacte significativement le marché du photovoltaïque. Elles sont d’autant plus élevées qu’elles s’adressent à des sites existants, lorsque la réglementation sur les bâtiments logistiques impose pour l’heure 30 % minimum d’équipement sur des toitures neuves. Le nombre de parkings concerné par les obligations est ainsi énorme ! »

 

« Nous avons connu une accélération des demandes ces deux dernières années, en prévision de la loi Aper, corrobore Sébastien Philadelphe de Solstyce. Je me suis prêté à un exercice : solariser tous les parkings de plus de 1 500 m² en France revient ni plus ni moins à adjoindre environ 15 GW de puissance au réseau, ce qui correspond environ aux capacités des installations photovoltaïques ajoutées depuis 15 ans sur le territoire. »

 

 

Crédit photo encadré : © Ganna Zelinska via stock.adobe.com

à lire aussi
CHAQUE JOUR
RECEVEZ LES ACTUALITÉS
DE NOTRE SECTEUR
INSCRIVEZ-VOUS
À LA NEWSLETTER
OK
Non merci, je suis déjà inscrit !