Toitures d’entrepôts et ombrières photovoltaïques : une manne énergétique

La disponibilité de l’énergie solaire, intermittente par essence, fluctue énormément en fonction des saisons et de la météo. Pour pallier le cycle naturel du soleil et les caprices du ciel, des batteries de stockage peuvent être raccordées aux centrales photovoltaïques, afin d’emmagasiner l’énergie produite aux heures rayonnantes pour la réutiliser plus tard. « L’intérêt du monde de l’entrepôt pour les batteries ne cesse de croître, constate Théo Leclercq de Solstyce. Leur prix baisse continuellement (lorsque celui des panneaux a atteint un certain plancher) et leur durée de vie et robustesse a augmenté ces dernières années. Nous enregistrons ainsi des demandes conséquentes pour cette technologie, avec des niveaux d’engagement que nous n’aurions pas pu imaginer précédemment. Des clients logistiques nous sollicitent par exemple pour que leur entrepôt puisse être autonome huit mois sur douze. Nous ne pensions pas voir arriver aussi rapidement ce type de demande, mais nous constatons désormais l’émergence de projets portant sur une autoconsommation à 80 %. »

Des investissements conséquents

Bien que plus accessibles, les systèmes de stockage par batteries au lithium-ion ou lithium-fer-phosphate (LFP), ayant remplacé celles au plomb, demandent tout de même de conséquents investissements [cf. interview page suivante]. D’autant plus que ces derniers s’ajoutent à ceux déjà nécessaires à la centrale en elle-même. « Sur une installation solaire photovoltaïque, vous avez à prendre financièrement en compte le système de support des panneaux, les panneaux solaires, les câbles, l’onduleur... Sans compter l’ingénierie et le matériel électriques pour alimenter le TGBT (tableau général basse tension), mais aussi selon les cas les tranchées et les raccordements jusqu’au point de livraison Enedis », énumère dans une liste non exhaustive Jean Damian, directeur de Soprasolar (groupe Soprema), en rappelant également l’importance des potentiels travaux d’étanchéité à réaliser sur la structure d’accueil.

Du cas par cas

À étudier au cas par cas, l’emploi de batteries répond tout particulièrement aux besoins de chargeurs ou prestataires évoluant dans des environnements très énergivores, comme dans des entrepôts frigorifiques et/ou hautement automatisés. Peuvent également exister des « disproportions entre les capacités de production d’une centrale solaire et l’utilisation de l’électricité, lors des recharges des chariots électriques et des camions par exemple, s’effectuant la nuit », évoque Bastien Liaudois de Greenyellow France. D’où l’intérêt de batteries aptes à justement combler ces déséquilibres, tout en permettant de jongler plus facilement au quotidien avec les prix de l’électricité, variant en fonction de l’offre et de la demande.