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Hébergement logiciel : la supply chain poursuit sa mise à jour

Publié le 9 octobre 2025

On-premises, SaaS, cloud public mutualisé, cloud privé souverain… Année après année, les stratégies d’hébergement des logiciels supply chain poursuivent leur mutation. Si l’informatique en nuage a largement conquis le paysage des éditeurs de solutions métiers, une vaste diversité d’infrastructures et de modèles tarifaires sous-tend sa croissance. Derrière les WMS, OMS et autres TMS dits cloud native se cachent aussi de plus en plus de data centers, dont la localisation joue un rôle crucial. Que ce soit pour répondre aux enjeux de visibilité de la chaîne d’approvisionnement en « quasi-temps réel », mais aussi pour une question stratégique, à l’accent géopolitique : la maîtrise des données.

1. Vers une hybridation des clouds

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Profitant de la progression presque exponentielle de la puissance de calcul et de l’amélioration du stockage, de la gestion et du traitement des données sur Internet, les éditeurs de logiciels se sont largement tournés vers le cloud computing. Coexistent aujourd’hui trois principaux modèles, avec une forte tendance à l’hybridation.

Véritable révolution dans le monde informatique, le cloud computing présente de nombreux avantages pour les entreprises : facilité d’accès aux données dans le monde entier, via une simple connexion Internet ; réduction des coûts IT (nul besoin de bâtir soi-même une infrastructure et de la maintenir) ; flexibilité d’utilisation ; mises à jour régulières… Ces multiples bénéfices ont fortement influé sur le paysage des éditeurs de logiciels supply chain, qui ont alors entamé une profonde mutation de leur stratégie d’hébergement. « Si l’on remonte à une bonne dizaine d’années, la plupart des éditeurs de WMS ou de TMS, nous y compris, proposaient plutôt des solutions on-premises [solutions sur site, hébergées sous la responsabilité de la société qui les accueille, ndlr], introduit Grégory Lecaignard, product manager software chez Savoye, entreprise spécialisée dans les solutions d’intralogistique et l’édition de logiciels. Elles ne se prêtaient absolument pas, d’un point de vue technologique, à un hébergement à distance dans un data center avec des temps de réponse optimisés. Depuis, beaucoup d’entre nous ont revu leur copie en repartant de nouveau de zéro afin de proposer des solutions web, comme c’est le cas avec notre suite Odatio, 100 % web, scalable et cloud native. »

 

Des salles blanches accolées aux entrepôts

Même son de cloche chez les éditeurs américains, tels Manhattan Associates, ayant suivi de la même façon, aussi bien en France qu’outre-Atlantique, le basculement progressif des modes d’hébergement. « L’évolution a été claire, lisible, tranchée, se remémore Raphaël Hervé, senior director - technical services & customer support chez le fournisseur mondial de solutions pour la supply chain et le commerce unifié. Lorsque j’ai commencé ma carrière il y a 20 ans chez Manhattan Associates, nous avions une solution on-premises. Nous allions régulièrement installer le logiciel chez les clients, sur leurs propres infrastructures, parfois même hébergées dans leurs locaux. Certains possédaient des salles blanches accolées à leurs entrepôts, avec des serveurs. Dans les années 2010, plusieurs d’entre eux se sont tournés vers des hébergeurs privés, disposant de réseaux de data centers mutualisés. Par la suite, vers la fin des années 2010, ont émergé d’importants plans (sur trois, cinq, voire dix ans) de migration vers le cloud, élaborés par les DSI des entreprises. Nous y avons lancé à la même période nos solutions full SaaS et cloud native sur Google Cloud Platform. »

 

Public, privé, ou hybride ?

Si l’hébergement en nuage a largement pris le pas – avec une adoption d’autant plus renforcée pendant la pandémie du Covid-19, ayant obligé nombre de sociétés à renforcer leurs activités et services en ligne –, différents sous-modèles cohabitent, sans monopole aucun. Se retrouvent premièrement les clouds publics, détenus par des fournisseurs tiers. Avec, aux manettes, de puissants acteurs américains derrière les offres Amazon Web Services (AWS), Google Cloud Platform, Microsoft Azure et Oracle Cloud Infrastructure (OCI), mais aussi des multinationales chinoises via Alibaba Cloud, Tencent Cloud ou encore Huawei Cloud. Le cloud privé, quant à lui, se rapporte à « un modèle informatique offrant un environnement propriétaire dédié à une seule entité commerciale », comme l’explique Oracle sur son site Internet. Il peut ainsi « comprendre du matériel hébergé localement dans une installation appartenant à l’entreprise » ou « être hébergé par un fournisseur de services de cloud ». Enfin, les clouds dits « hybrides » jonglent entre les deux tableaux en utilisant une combinaison de ressources de stockage et de services dans différents environnements publics et privés, étroitement interconnectés.

 

Collaboration et ouverture

« Sur les applications dédiées à la supply chain comme pour de nombreuses autres, nous sommes passés de solutions on-premises à des solutions SaaS, rappelle Fabienne Cetre, vice-présidente exécutive des ventes EMEA chez Kinaxis, société d’origine canadienne éditrice d’une plateforme spécialisée dans la planification de la chaîne d’approvisionnement et la gestion de la demande en temps réel. Au départ, ces dernières étaient plutôt hébergées dans des data centers privés. Elles migrent désormais de plus en plus vers le cloud public, accompagnées par les évolutions technologiques. La supply chain vit des crises successives ; il faut se donner les moyens de les gérer. Lorsqu’une entreprise en traverse une, elle n’a pas envie de devoir en plus s’occuper du travail IT. La collaboration avec l’extérieur s’impose donc, avec la nécessité de disposer de composants technologiques davantage ouverts. » Fondé sur le cloud, le modèle SaaS (cf. page suivante) a également permis à nombre de petites et moyennes entreprises du secteur d’accéder à des services auparavant inabordables financièrement.

 

Focus

Chiffre clé

La taille du marché européen du cloud computing a été évaluée à 80,8 milliards de dollars en 2024 et devrait augmenter de 17,1 % entre 2025 et 2034.

 

Source : Marché européen du cloud computing, Global Market Insights, janvier 2025

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