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E-commerce : le fulgurant essor des consignes automatiques

Publié le 7 septembre 2016

4. La mutualisation, vecteur de bénéfices écologiques et économiques

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En décidant de regrouper en un même point de distribution automatique des colis de provenances éparses, les opérateurs de réseaux de consignes favorisent un modèle de livraison collaboratif, économiquement plus intéressant que les schémas bipartites et moins nocifs pour l’environnement.

La consigne automatique, qui ne peut être rentable que si elle est quotidiennement suffisamment remplie, pousse les opérateurs de réseaux et les e-commerçants à faire connaître ce nouveau mode de livraison, à encourager les consommateurs à venir l’essayer. « Il faut introduire cette nouvelle façon de se faire livrer des colis, assure Jean-Philippe Grison de DHL Express. Aujourd’hui, le consommateur final en France est prêt à utiliser ces nouveaux usages, ce qui n’était pas forcément le cas jusqu’à présent. La consommation chez les web-marchands augmentant de l’ordre de 20 à 25 % chaque année, les solutions de livraison du dernier kilomètre doivent s’adapter. Nous avons passé un seuil en France qui permet de mettre en place ce genre de solution. » Pour que leurs clients puissent retirer leurs commandes en consigne, les e-commerçants doivent en premier lieu intégrer ce mode de livraison sur leur portail. Et pour rassurer le cyberacheteur, ils ont intérêt à proposer le suivi du parcours du colis, en temps réel ou via des notifications récurrentes.

 

Dans cette optique, la start-up ITinSell, spécialisée dans la dématérialisation et la centralisation des échanges d’information entre logisticiens, e-commerçants et transporteurs, ainsi que dans la gestion d’expédition des colis, a noué un partenariat avec InPost. ITinSell a intégré, à la demande de ses clients, la livraison en Abricolis au sein de sa station d’expéditions mutli-transporteurs appelée “Overship”, utilisée par plus de 1 500 e-commerçants. Florian Cimetière, directeur marketing co-fondateur d'ITinSell, relate les besoins de ses clients pour intégrer une offre de consignes et explique comment Overship a permis d’y répondre : « Aujourd’hui, les consommateurs veulent une offre de livraison qui soit la plus proche de leurs besoins, pour être livrés en “hyper” express, en relais ou en consigne. Ces besoins se traduisent, du côté du e-commerçant, par une nécessité d’intégrer de plus en plus de transporteurs dans leur système, pour que le client puisse choisir sur leur site le maximum d’offres de livraison possible. Tout cela est informatiquement très complexe lorsque l’on n’a pas de solution centralisée. Par défaut, chaque transporteur va proposer son interface, son web-service. Avec Overship, nous nous occupons de la relation informatique avec une interface unique. Cela permet aux e-commerçants d’avoir une seule entrée et sortie pour enregistrer leurs expéditions, les envoyer et les communiquer aux transporteurs. » Quelques semaines seulement après qu’ITinSell soit entré en discussions avec InPost, le produit Abricolis était disponible à partir d’Overship.  

 

Des réseaux ouverts

Le modèle économique de la livraison en consignes rend nécessaire la coordination entre les opérateurs de réseaux, les logisticiens, les transporteurs, les sites de e-commerce et les commerçants pour optimiser leur remplissage. Certains opérateurs de réseaux, à l’instar de Packcity France, permettent l’utilisation de leurs consignes aux partenaires de leurs partenaires. « La consigne peut avoir deux usages : l’un de click & collect pour le retailer et l’autre de point relais automatique pour l’opérateur de relais, introduit François Castano. Cela permet de bien remplir les machines. Auchan, par exemple, accueille au sein de la même consigne des opérateurs tels que Mondial Relay et Relais Colis. Nous essayons de développer cette mixité pour maximiser l’usage des systèmes et optimiser le coût de la machine par rapport à ces différents opérateurs. » Packcity France se positionne ainsi sur un réseau “ouvert”, à l’opposé des réseaux “dédiés”, dans lesquels les opérateurs approvisionnent les machines par leurs propres moyens. L’ouverture demande certes plus de préparation et nécessite de développer des outils de communication pour assurer une bonne coordination entre les différents acteurs du réseau, mais permet, à terme, de brasser de plus grands volumes de colis, comme le développe le président de Packcity France : « Lorsque vous êtes sur un réseau dédié, vous n’y accueillez que vos colis. Il faut être sûr de pouvoir disposer des outils là où se trouvent les volumes. Tandis que le fait de pouvoir mutualiser plusieurs opérateurs, plusieurs acteurs sur la même machine, nous facilite le déploiement et nous assure que les machines soient bien utilisées. » François Castano précise ainsi que son entreprise n’a pas vocation à « s’implanter tout azimut ». Les consignes de Packcity France accueillent en moyenne 80 à 100 colis par jour.  

 

Une solution de livraison plus propre

La saturation des principaux axes de circulation aux heures de grandes affluences et des métropoles tout le long de la journée, couplée à une importante pollution aux particules fines, incite les professionnels à revoir l’organisation de leurs plans de transports routiers, du premier au dernier kilomètre. S’ajoute à cela des difficultés à maximiser le remplissage des camions pour rentabiliser les tournées de livraison. Afin de limiter le plus possible les transports et retours à vide, de réduire le nombre d’aller-retours et donc d’émissions, les acteurs de la consigne définissent des tournées de ramasse et de dépose de colis optimisées, de préférence en heures creuses ou de nuit. Car le schéma circulaire des livraisons en consignes – avec des périmètres de livraisons définis par quartier ou aires d’habitations –, la très large accessibilité horaire des machines et leur capacité d’accueil offrent la possibilité de limiter grandement le nombre de trajets en véhicule.

 

À l’occasion d’une démonstration de fonctionnement d’un Abricolis organisée en mai 2016 au monop‘ parisien du Faubourg Montmartre, Olivier Binet d’InPost a détaillé en ce sens les avantages d’une livraison en consigne par rapport à d’autres modes de livraison : « Comment diminuer les problématiques que sont la pollution au gaz carbonique, la pollution sonore et la congestion ? Lorsque vous avez un livreur qui doit faire 25 livraisons dans un quartier, son véhicule va s’arrêter et démarrer autant de fois et gêner éventuellement la circulation. Ce n’est pas très optimisé. Lorsqu’il s’arrête une fois et qu’il dépose 25 colis dans un Abricolis, c’est 25 fois moins de pollution et autant de congestion en moins. Finalement c’est un principe de logistique urbaine relevant du bon sens. C’est aussi pour cette raison que nous voyons de plus en plus ces systèmes de consignes fleurir dans les centres-villes un peu partout en Europe. » InPost, qui a choisi Colis Privé et TNT Express comme partenaires transporteurs pour la France, a également mis en place une politique de gestion des retours. Si un client n’a pas été en mesure de retirer son colis après le troisième jour ouvré suivant la date de dépose en consigne, un livreur va se charger, pendant sa tournée, de venir le récupérer. Il sera alors renvoyé à l’e-commerçant qui rembourse le consommateur. Olivier Binet indique que ce cas représente moins de 0,5 % de l’ensemble des commandes passées en Abricolis.

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