media supply chain
et logistique

Transport

Le transport à l'ère de la digitalisation

Publié le 14 février 2019

5. Des outils pour remonter la chaîne

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Dans ce monde digital rêvé où la collaboration règne en maître se trace un avenir où les frontières entre les différentes solutions de gestion de la supply chain disparaitraient par le biais d'outils agiles et modulables, capables d'interopérabilité.

Cette collaboration, intrinsèquement liée au terme de digitalisation et clé de voûte d'une gestion optimisée du secteur du transport, procure l'image d'un monde idéalisé où l'information transparente glisserait sans difficulté du chargeur au transporteur jusqu'au client final. Illusion ou réalité ? C’est en tout cas une tâche à laquelle s'activent les acteurs du secteur, drainant avec elle des notions de solution end-to-end le long d'une supply chain où les différents systèmes interagissent librement. « À partir du moment où l'on a des systèmes d'information supply chain de dernière génération, on est par nature communicant et interopérable pour utiliser des informations provenant d'autres systèmes qui peuvent être concurrents, partenaires ou complémentaires à notre offre, stipule Jean-Christophe Henry, directeur général d'Infflux. Une des conséquences et un des avantages de la digitalisation, c'est de décloisonner le fonctionnement entre les différentes directions opérationnelles de l’entreprise ».

 

Avoir une gestion de sa supply chain consiste alors à assurer le flux physique, le flux d'information et le flux financier qu'elle engendre, rendant les frontières fonctionnelles de plus en plus fines pour répondre aux desiderata du client qui demande une vision d'ensemble de la chaîne. « Je pense que le secret se trouve dans l'interopérabilité. Les solutions pour la plupart existaient depuis assez longtemps à l'échelle informatique mais avaient tendance à être isolées ou incorporées dans des solutions beaucoup plus larges. Aujourd'hui, elles commencent à communiquer mais restent pour autant spécialisées, comme par exemple les TMS dédiés aux transporteurs et les TMS dédiés chargeurs », poursuit Grégoire Garcia, dont la société KLS Transport propose un TMS chargeur avec sa suite XMS tout en étant distributeur de la solution de gestion de tournée Routyn.

 

Une vision à 360°

Derrière cette observation, la volonté de rendre toujours plus efficient le secteur dans son ensemble, en se dotant d'une vision à 360°. « Nous arrivons aujourd'hui dans un monde où il n'y a techniquement plus de barrières à l'interopérabilité. Nous devons donc adopter cette vision d'ouverture. C'est pour nous le point le plus important : continuer à créer de la valeur avec l'outil et ne pas voir les choses par le petit bout de la lorgnette en pensant qu'on peut avoir toutes les réponses fonctionnelles avec notre solution », réagit Lucien Besse, COO et co-fondateur de la plateforme de visibilité prédictive et en temps réel du transport Shippeo. C'est également via des partenariats que les acteurs font évoluer la digitalisation du secteur en proposant des services plus complets à leurs clients. En s'associant en juin 2018 avec Stackr, fournisseur de solutions logicielles et matérielles d'identification et de gestion des accès sur les sites logistiques, pour lancer la solution FastTrack, Shippeo a voulu aller plus loin dans l'accompagnement digital de ses clients en leur offrant un outil combinant les deux services. « L'objectif est de fluidifier l'arrivée des camions sur les sites logistiques, pour réduire par deux le temps passé par les conducteurs sur place, d’une durée de quatre heures en moyenne. La solution FastTrack crée des files prioritaires de camions qui, géolocalisés avec Shippeo et se présentant sur des lieux équipés de la solution Stackr, vont voir leur processus de checking complètement automatisé sur le site », décrit Lucien Besse.

 

La société annonce par ailleurs une collaboration avec Hardis sur leur WMS Reflex, permettant notamment d'avertir de l'heure d'arrivée d'un camion sur un site afin que le préparateur de commandes puisse dynamiquement lui allouer un quai de chargement : « Nous avons également noué des partenariats avec des éditeurs de TMS, ce qui est plutôt évident car nous avons besoin de collecter des données et de leur envoyer », précise Lucien Besse. Une interopérabilité entre les outils qui peut également passer par une offre élargie : en 2019, Everoad prévoit ainsi de s’interfacer à des outils expéditeurs (TMS et ERP), tout en proposant de nouveaux services à ses transporteurs partenaires (tracking en temps réel, gestion de la flotte, recommandation de chargements etc.).

Focus

Everysens, la solution logicielle IoT de visibilité logistique

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Créée en 2015, Everysens souhaite aider ses clients, commissionnaires de transport et industriels à « optimiser leur supply chain et leur donner une visibilité de bout en bout » sur leur parc d’actifs mobiles, explique Youness Lemrabet, son fondateur et président. Présentée comme une solution modulaire et paramétrable sur mesure, cette plateforme logicielle SaaS se positionne sur la technologie IoT (internet des objets) en intégrant les données transmises par les capteurs positionnés sur les wagons, remorques… afin d’assurer une remontée en temps réel des informations à ses usagers. Historiquement axée sur la traçabilité ferroviaire, Everysens a récemment fait évoluer son positionnement pour offrir une solution multimodale : « Nous nous sommes rendu compte que pour assurer la visibilité de bout en bout à nos clients, le ferroviaire constituait une partie de la chaîne qui pouvait être complétée par des barges, des camions… Quel que soit le mode de transport, nous sommes aujourd’hui capables de suivre les assets (remorques, wagons) ou la marchandise », détaille-t-il. Si la société a développé à l’origine son propre capteur, elle est aujourd’hui en mesure, dans un souci constant d’interopérabilité, d’intégrer tous les autres capteurs préférant se focaliser sur « le développement de catalogue de cas d’usage » pour ses clients. « Le marché de la logistique a du retard en termes de digitalisation. C’est le moment de le combler grâce à des technologies comme l’IA qui permet notamment, en croisant les informations tirées de ces données brutes, de trouver des cas d’usage métier avec un ROI permettant à l’utilisateur final d’optimiser sa logistique », conclut Youness Lemrabet.

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