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et logistique

Transport

Le transport à l'ère de la digitalisation

Publié le 14 février 2019

2. Se digitaliser ou disparaître ?

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Face à un secteur du transport de plus en plus avide d'informations en temps réel et de coordination entre ses différentes parties prenantes, les petits acteurs peu ou pas informatisés prennent le pas de la digitalisation. Des solutions simplifiées et plus souples viennent répondre à leurs besoins spécifiques.

Pour rester compétitifs dans leur livraison, industriels et distributeurs font face à de nombreux défis, comme le rappelle le livre Supply Chain Vision 2019-2020, édité par l’Aslog en novembre 2018. Le document relève que pour devenir « un différentiateur », une chaîne de livraison performante doit coordonner et faire travailler ensemble de multiples acteurs internes et externes et que « ce défi de coordination des acteurs est renforcé par le faible niveau d'informatisation de la fonction transport, longtemps restée un parent pauvre en termes d'investissement. Ainsi on constate que seulement un quart des chargeurs ont déployé un TMS pour organiser et mettre sous contrôle leurs transports ». Une situation également visible chez les transporteurs : parmi les 37 200 entreprises constituant le secteur du TRM en France, 74 % ont moins de cinq salariés et sont par conséquent peu informatisées.

 

Pour autant ces petits acteurs sont-ils voués à disparaître ? Non répond Alain Cohen, vice-président commerce et marketing d'Alis International, convaincu que dans le domaine de la prestation de services, la digitalisation offre la possibilité de travailler avec des prestataires qui, bien que de petite taille, n'en sont pas moins qualifiés et capables de répondre à une demande bien spécifique. « Si le transporteur sous-digitalisé est encore vivant, c'est qu'il apporte une qualité de service et rien ne l'empêche donc demain, grâce aux plateformes collaboratives notamment dans le transport routier, de récupérer des flux retour et de figurer parmi le panel de transporteurs sélectionnés par telle ou telle plateforme », indique t-il. Charge ensuite à cette dernière, par le sérieux de sa sélection ainsi que le suivi de la qualité et de la satisfaction client, de pérenniser son activité. « Les chargeurs qui ne déclenchent pas cette démarche de digitalisation ou ne l'ont pas déjà amorcée vont voir leur direction financière leur taper sur les doigts. Le centre de coût du transport est phénoménal et les gains à réaliser sont à la hauteur du budget transport alloué », juge, de son côté, le responsable produits d’A-Sis, Philippe Marques. Olivier Schulman, responsable développement TMS chez A-Sis, corrobore ces propos : « Toute société avec un budget important, lorsqu'elle regarde la panoplie de ses fonctions, s'apercevra vite que la non mise sous contrôle du transport par la digitalisation amène plusieurs pourcents de manque à gagner ».

 

Économies = données

Au début de l'ère de la digitalisation du transport, les raisons de s'équiper sont donc avant tout économiques. Pour preuve, « aujourd'hui, ce ne sont pas les directeurs supply chain qui signent pour la mise en place d'un TMS mais les DAF (directeurs administratifs et financiers) », poursuit Olivier Schulman. C'est ainsi dans la capacité des éditeurs et des plateformes collaboratives à offrir des produits souples, faciles d'installation et d'utilisation, que la digitalisation du secteur se fera de manière efficiente et en intégrant tous les acteurs, même les plus petits. De ce fait, à côté des TMS chargeurs, apparaissent des solutions fournies par des start-up ou des entreprises historiques visant à équiper et informatiser les petits transporteurs via des outils dédiés parlant leur langage et considérant leurs problématiques. « Notre TMS offre aux petits transporteurs l’opportunité de s’informatiser grâce à la transmission de leurs informations au sein de notre solution. Cette coopération leur permet de faire un premier pas dans la digitalisation », observe Grégoire Garcia, directeur commercial de KLS Transport. Un premier pas pour mieux sauter le pas mais de manière simplifiée grâce à de nouveaux outils dédiés. « Aujourd'hui, même une TPE n'a pas de raison de ne pas se doter d'un CRM, car sa relation client ou sa comptabilité peuvent être gérées en ligne sur le cloud. Il en est de même avec les plateformes collaboratives TMS. C'est une évidence : économies est égal à données », conclut Alain Cohen.

 

De la contrainte à l'optimisation

Si, jusqu'à maintenant, l'enjeu de la digitalisation consistait à voir le chargeur demander au transporteur de s'informatiser pour bénéficier d'une remontée d'informations en temps réel, « pour les transporteurs, il s'agissait plus d'une contrainte qu'autre chose, juge Paul Guillemin, CEO et co-fondateur de Fretlink. Aujourd'hui, la situation est un peu différente car on fait face à un vrai manque de la fonction supply : les chargeurs n'arrivent plus à livrer leurs clients à cause d'une pénurie de solutions de transport. Ils ont donc compris qu'ils devaient disposer de partenaires régionaux, fiables et connectés pour sécuriser leur organisation. Pour répondre à leurs demandes, les petits transporteurs ont besoin d’avoir de la visibilité sur le marché et les outils leur permettant de répondre au cahier des charges des grands industriels ». Ainsi, si chargeurs et transporteurs ne communiquent pas mieux à travers des outils collaboratifs, les chargeurs éprouveront des difficultés à achalander leurs marchandises jusqu'à leurs clients, tandis que les transporteurs ne parviendront plus à optimiser leur activité faute de pouvoir se positionner sur les appels d'offres. « C'est là qu'existe une vraie opportunité pour un tiers de confiance comme Fretlink, qui a les moyens de rapprocher les chargeurs européens de ces TPE/PME du transport », estime Paul Guillemin.

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