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Nantes repense ses flux avec un appel à projets

Publié le 10 octobre 2019

À Nantes, la Métropole a choisi de se saisir de la question de la logistique urbaine en lançant un appel à projets dédié. Nommé Flux, il a été initié à l’automne 2018 et a récemment dévoilé ses lauréats. Retour sur cette initiative et les concepts retenus, avec un focus sur le projet fluvial d'Atlantique Boissons et la logistique mutualisée d'Urby

1. Un appel à projets pour réinventer la logistique à Nantes

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Se multipliant dans les métropoles de France, les appels à projets autour de la logistique urbaine sont une bonne manière de mettre en lumière des concepts innovants et de leur donner les moyens de venir se frotter à la réalité des coeurs de ville. Du côté de Nantes, l’initiative Flux (Fabriquons la logistique urbaine ensemble) a ainsi été initiée par Nantes Métropole aux côtés de 14 partenaires (parmi lesquels l’Ademe ou la FNTR) à l’automne 2018. « Face à l’évolution de notre réglementation et pour répondre à nos grands objectifs autour de la logistique urbaine, il faudra une multitude de modèles. Avec Flux, nous voulions faire émerger un panel de solutions adaptées au territoire pour montrer que des concepts nouveaux sont possibles », résume Thomas Quéro, conseiller métropolitain et adjoint au maire de Nantes en charge de la logistique urbaine. Une façon de valoriser des projets qui suivent la feuille de route tracée par la Métropole dans son PDU (Plan de déplacements urbains) et de servir également de facilitateur pour les échanges et les réalisations entre les acteurs. « Nous souhaitons mettre en avant ces projets afin qu’ils circulent et soient visibles dans le milieu économique. En tant que collectivité, notre rôle est d’informer les logisticiens et chargeurs que des concepts neufs sont en action et sont prêts à être utilisés. Cela élargit les horizons d’investissements pour les professionnels et montre que la logistique urbaine devient viable économiquement », souligne Thomas Quéro.

 

Des projets pensés pour être viables économiquement

De la quarantaine de candidatures reçues par la Métropole, 13 ont été retenues au printemps dernier à l’issue d’une phase de sélection qui se basait sur l’aspect écologique des projets, leur caractère novateur, mais aussi sur le critère de leur maturité économique et de leur mise en oeuvre rapide. « Nous ne sommes pas dans une optique de subvention. La logistique urbaine a besoin de solutions capables d’émerger seules ». Parmi les concepts mis en avant, on trouve ainsi un projet de déploiement d’une flotte au GNV pour de la mutualisation logistique du dernier kilomètre chez les Transports Jouve depuis un centre de distribution de 800 m2, ou encore de la logistique du circuit court alimentaire chez Ekibé, qui optimisera ses livraisons en distributeurs automatiques avec de la collecte de déchets (emballages consignés ou recyclables). Du côté du transport fluvial, le projet Barge Zéro porté par Atlantique Boissons livrera des boissons pour le centre-ville via une barge électro-solaire et des petits véhicules propres, depuis des sites de distribution situés à Carquefou et Sainte Luce-sur-Loire (44), passant par la Loire et l’Erdre.

 

Des projets de bâtiments dédiés à la logistique urbaine ont également été récompensés. C’est le cas de l’EUD (Espace urbain de distribution) de Bergeron, porté par le groupe Quartus aux côtés de plusieurs partenaires (dont DPD et les Triporteurs de l’Ouest) : un espace de 1 500 à 2 000 m2 situé au rez-de-chaussée d’un programme mixte sur le site Alstom Bergeron. « C’est la Samoa, société d’aménagement de la métropole Ouest Atlantique, qui avait repéré cet espace au coeur de l’Île de Nantes, à 2 km du centre-ville », précise Thomas Quéro. Cet EUD permettra de traiter de la messagerie urbaine par massification et de mettre en place des technologies propres de livraison. Sa conception est déjà lancée et sa mise en exploitation est prévue au plus tôt en 2023. Ces espaces nouveaux au coeur du tissu urbain peuvent également être des terrains d’expérimentations : c’est le cas du projet Superflux porté par l’agence What Time is I.T., installé dans un ancien garage réaménagé de 1 200 m2 et dont l’objectif est d’être une plateforme d’innovation pour expérimenter de la logistique durable de proximité. « Ce bâtiment a ouvert au mois de juin dernier. L’ancien quai de chargement du garage est par exemple utilisé par des coursiers de Shopopop », détaille Thomas Quéro. Un lieu qui accueille aussi des artisans et des jeunes structures commerciales en développement. Enfin, parmi ces projets fonciers, on retrouve aussi celui d’Urby Nantes, porté par le Groupe La Poste aux côtés de ses partenaires locaux Idea et SCE Keran : celui-ci proposera l’installation d’un centre en entrée de ville dès cette année dédié à la mutualisation des flux entrants ainsi que d’un espace logistique de proximité d’ici 2020.

 

Quelles suites pour les lauréats de cet appel à projets ? « Nous allons maintenant accompagner chaque projet de manière personnalisée en lui permettant de s’appuyer sur les moyens et les partenaires de Nantes Métropole, au niveau du foncier, de l’ingénierie de projet ou de la communication. Nous continuerons également à mettre en lumière nos lauréats auprès des acteurs locaux du transport et de la logistique », précise Thomas Quéro. Pour les projets de Flux, l’histoire ne fait donc que commencer

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