Interview
Entretien avec Pauline Poissonnier, consultante avant-vente chez Hardis
L’éditeur de logiciels Hardis entend répondre aux nouveaux défis du e-commerce et ses répercussions sur le magasin. Mue par la conviction que l’avenir du point de vente passe par l’omnicanal, la société a déployé la solution Reflex In-Store Logistics. Pauline Poissonnier, consultante avant-vente, détaille les spécificités de ce nouvel outil et revient sur les enjeux-clefs d’Hardis aujourd’hui.
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Hardis Group
Quel regard portez-vous sur l’année qui vient de s’écouler ?
Globalement, nous voyons les entreprises se transformer, notamment dans le retail, pour mieux adresser l’omnicanal. Ces dernières repensent leur schéma logistique pour orchestrer différemment les commandes et utiliser tous leurs points de stock comme des points logistiques : les entrepôts, mais aussi les stocks fournisseurs avec la mise en œuvre de process de drop shipping, l’implantation de plateformes d’approche péri-urbaine pour permettre une livraison dans des délais très court en centre-ville, et bien sûr, les points de vente. Avec l’augmentation des volumes et des services omnicanaux, les magasins se transforment, revoient leur modèle de fonctionnement, leur organisation et leur configuration.
De quelle manière Hardis accompagne-t-il ses clients pour adresser ces enjeux de façon fiable ?
Nous mettons notre expertise logistique, acquise depuis 25 ans en entrepôt, au service de l’ensemble de ces points de stock. Il est clair pour nous que l’avenir du magasin va passer par l’omnicanal. Deux phénomènes font jour : d’un côté les géants du e-commerce qui, cherchant toujours à réduire leurs délais, ont imposé des standards avec du J+1 ou de la livraison en moins de deux heures sur des centres urbains : une promesse client extrêmement coûteuse pour les distributeurs qui réfléchissent donc à de nouveaux modèles de livraison. De l’autre côté, des magasins qui subissent une baisse de fréquentation et de chiffre d’affaires, pour qui le point de vente est donc devenu une vraie opportunité pour adresser des services omnicanaux. Mais accomplir cette transformation nécessite de revoir le fonctionnement et l’organisation du magasin. Ils doivent en effet former les vendeurs, fiabiliser les stocks du point de vente et se réorganiser, voire dédier des espaces à la préparation de ces services omnicanaux. Il faut donc leur fournir des outils adaptés à la maîtrise des flux logistiques pour que les vendeurs puissent s’approprier ces nouveaux métiers de façon simple. C’est pourquoi nous travaillons sur l’ergonomie des applications. Notre enjeu consiste également à adresser l’ensemble des flux logistiques dans une seule application pour ne pas multiplier les outils mis à leur disposition.
Vous avez donc déployé une solution dédiée à la logistique en magasin, Reflex In-Store Logistics...
Nous avons en effet travaillé avec un certain nombre de nos clients retailers sur leurs pratiques et avons lancé en 2018 Reflex In-Store Logistics. Notre enjeu, avec cette solution, est de couvrir l’ensemble des process du magasin de bout en bout pour optimiser les tâches qui y existaient déjà avant l’omnicanal (la réception, la gestion de la réserve et des réassorts, les inventaires) ainsi que toutes les tâches nouvelles apparues avec l’omnicanal : le click and collect, la e-réservation, le ship-from-store, la gestion des retours. Cet outil permet de gérer le stock en temps réel et préparer des commandes de façon optimale mais surtout de libérer du temps aux vendeurs pour les rediriger vers leur cœur de métier : la vente et le conseil client afin que ces derniers soient mieux servis.
Sur quelle stratégie s’axe aujourd’hui Hardis pour son développement ?
Aujourd’hui, nous nous positionnons sur l’optimisation de l’exécution logistique. Notre credo « logistics everywhere » tend à optimiser, simplifier et mieux faire collaborer les acteurs de la supply chain sur tous les terrains de jeux logistiques. Notre R&D est engagée à ce titre sur trois enjeux majeurs : la flexibilité, en interconnectant les systèmes, les hommes et les machines en temps réel, pour une exécution au fil de l’eau ; la simplicité aussi bien lorsque nous concevons les outils et les déployons qu’en termes d’expérience utilisateur, et la performance via la mise en œuvre de bons algorithmes, pour chacun des sites que nous adressons, avec des outils pensés pour optimiser le traitement des opérations. Ces derniers intègrent l’intelligence artificielle dans un nombre croissant de process et permettent également de tendre vers du « zéro administratif » afin de se concentrer uniquement sur de l’information en temps réel et de la gestion d’aléas.
Quels sont les gros chantiers pour Hardis en 2019 ?
Nous avons développé un nouveau moteur d’ordonnancement temps réel, le « order flow balancing » qui va permettre de réordonnancer en permanence les missions en fonction de leur urgence pour les regrouper intelligemment entre elles et les affecter aux meilleures ressources disponibles, qu’elles soient humaines ou mécanisées. Sur la partie flexibilité et interconnexion, nous travaillons également sur un certain nombre de connecteurs standards avec des robots et systèmes mécanisés pour faciliter le déploiement et la mise en place de système comme les good to man qui sont de plus en plus présents sur les nouveaux projets. Enfin, nous continuons à travailler sur la logistique en usine avec une solution « Reflex Factory » car nous observons que de plus en plus en plus d’industriels souhaitent aller plus loin dans la maîtrise en temps réel de l’approvisionnement de ligne et la gestion de produits semi-finis.