Forx chez Daher : des robots au service de la simplicité logistique

« En 30 ans dans la logistique, j’ai toujours vu bouger des palettes. Et pourtant, ce mouvement inhérent à notre métier n’apporte aucune valeur ajoutée à l’opérateur. Nous avons donc cherché une manière simple et régulière de les transporter d’un point A à un point B. L’idée était pour Daher de se baser sur le concept du "click and forget", c’est-à-dire appuyer sur un bouton et passer à autre chose », entame Stéphane Mazot, chef de projet Ingénierie chez Daher. Et c’est en arpentant les allées du salon SITL en mars 2024, que Daher rencontre Forx. La jeune entreprise française présente pour la première fois au marché son innovation : un robot mobile autonome (AMR), fondé sur un transpalette gerbeur équipé de capteurs et de fonctions de sécurité, disponible en location. La solution suscite l’intérêt de Daher qui visite quelques mois plus tard l’usine de Forx située à Meaux (77) : « La solution nous a été présentée de façon simple. Elle ne nécessitait aucune infrastructure et semblait pouvoir s’intégrer facilement à notre mode de fonctionnement. Après quelques tests, nous avons été rapidement convaincus de la nécessité d’entrer dans une démarche de POC », soutient Stéphane Mazot.

Supprimer pénibilité, répétitivité des tâches et TMS en entrepôt

Daher lance alors un appel à candidatures auprès de plusieurs de ses sites logistiques. C’est finalement celui de Cornebarrieu (31), l’un des plus importants - 48 000 m2 et huit cellules - et le plus proche des équipes de la plateforme d’innovation du groupe, Log'in by Daher, qui remporte la mise. « Le déploiement de notre solution a été pensé pour être simple et rapide. Nous arrivons avec le robot, circulons dans l’entrepôt afin de réaliser une cartographie de ce dernier. Une fois les postes de prise et de dépose de palettes définis, il ne reste plus qu’à tracer les itinéraires et à les intégrer à notre logiciel », explique Gérald Lelong, DG de Forx. Le POC est lancé en novembre 2024. Il dure jusqu’en février 2025 afin que Daher puisse valider l'intégration de la technologie dans son entrepôt, évaluer son acceptation par les utilisateurs et mesurer clairement son impact sur les conditions de travail. Cinq missions, remontées du besoin terrain, sont affectées à la solution. « Les engins devaient parcourir de grandes distances, au plus long : 400 mètres aller et 400 mètres retour. L’AMR devait également manipuler des palettes de tous genres et son installation devait garantir la confidentialité des données du client pour lequel nous opérons sur ce site. Au total, 37 tonnes ont été déplacées sur 435 kilomètres », détaille Stéphane Mazot.

En amont et durant l’intégralité du test, Daher communique fortement autour du projet. Pénibilité, répétitivité des tâches, troubles musculo-squelettiques (TMS)… Le logisticien mise sur la solution pour améliorer les conditions de travail de ses collaborateurs. « L’AMR ne remplace pas un cariste, il le décharge d’une activité à faible valeur ajoutée. Malgré une certaine réticence au départ, les équipes ont finalement très vite réalisé que le plus pénible était supprimé et qu’elles avaient davantage de temps pour des tâches plus intéressantes et moins fatigantes », soutient le chef de projet Ingénierie de Daher.

Un AMR validé et des jumeaux numériques en ligne de mire

Fin février 2025, à l’issue du POC, le retour d’expérience s’avère positif pour tous : direction, opérationnels, ergonome, service informatique. À tel point que Daher et son partenaire Forx déploient actuellement des robots sur deux sites : celui de Toulouse sur lequel ont eu lieu les tests, ainsi qu’au sein d’un entrepôt Daher du Nord de la France. « Trois autres viendront ensuite, nous sommes en cours d’études. Notre objectif est d’inscrire la solution comme un standard dans le monde de Daher et d’aller encore plus loin en l’intégrant dans des jumeaux numériques pour améliorer nos outils logistiques », envisage Stéphane Mazot.