Quels impacts pour le transport suite au Covid-19 ? Voilà la question posée par le cabinet de conseil bp2r auprès d'une communauté de 130 chargeurs (composé de 23 % de grandes entreprises et 48 % d'ETI, et touchant à 78 % l'industrie et à 15 % la distribution) afin de dessiner les effets de la crise. Premier constat : un impact sur les volumes transportés, principalement dans le BtoB avec un recul de 13 %. À l'inverse, l'e-commerce a su se développer et le BtoC affiche lui une augmentation de 2 % des volumes transportés (principalement chez les ETI, avec une augmentation de 9,8 % en moyenne, contre -3,7 % chez les grandes entreprises). Impact également sur les opérations de transport, avec 46 % des répondants rapportant de fortes perturbations et 41 % déclarant des perturbations modérées sur le transport maritime et aérien. Le bilan est moins alarmant ailleurs avec respectivement 14 et 25 % de perturbations fortes pour le transport routier et multimodal. Toutefois, de manière générale, les chargeurs restent très satisfaits de leur partenaires transporteurs, avec un note moyenne de 4,1/5, plus de la moitié d'entre eux soulignant la pertinence des solutions de tracking pour gérer les retards et reports (53 %) et les solutions de pilotage pour comprendre les perturbations de l'activité (57 %) ainsi que les plateformes collaboratives pour communiquer avec les équipes et prestataires (45 %).
Des avis divergents sur la reprise
Pour quand est prévu le retour à la normale ? Sur le sujet, bp2r évoque des avis divisés : 28 % vise un retour aux volumes transportés d’avant crise dans les trois prochains mois tandis que 28 % estiment eux une reprise à la rentrée de septembre. 26 % pensent quant à eux qu'il faudra attendre début 2021 au plus tôt, et 18 % pensent même que ce sera encore plus tard. Autre question : craignez-vous des défaillances économiques de vos transporteurs à l'issue de la crise ? Si 26 % des chargeurs ne pensent pas que cela sera le cas, plus de 50 % estiment que des défaillances modérées ou très fortes sont à prévoir. Et pour aider leurs prestataires à surmonter leurs difficultés, 61 % des répondants estiment qu'il est nécessaire d'accepter des surcoûts ponctuels tandis que 47 % insistent sur la nécessité de s'engager dans des contrats longue durée. Plus généralement, les entreprises souhaitent lever différents leviers dans les mois à venir : renforcer la relation avec les transporteurs actuels (64 %), optimiser le taux de remplissage des véhicules (50 %) et déployer des outils de pilotage, de simulation et d'optimisation du transport (36 %).
Quant au transport dans un monde post-crise du covid-19, celui-ci passera selon les chargeurs par de la résilience et de la fiabilité, davantage d'agilité et d'adaptabilité ainsi qu'une réduction des coûts. Du côté de la transformation digitale, 10 % des répondants espère qu'elle deviendra le sujet numéro un. 21 % déclarent que c'était déjà le cas avant, tandis que 43 % estiment que cette accélération aura lieu une fois la résolution d'autres enjeux terminée. Résultats plus pessimistes pour la démarche RSE : tandis que 59 % des chargeurs jugent que la crise n'a rien changé à la question, 27 % pensent au contraire qu'elle va être reléguer au second plan, principalement au sein des ETI.
Tous les résultats de cette enquête sont à retrouver sur le site de bp2r.