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Amazon France dédie 3 millions d'euros à la biodiversité et assoit sa stratégie de cyclo-logistique

Dans l'Hexagone, le géant de l'e-commerce a annoncé un financement de 3 millions d'euros pour le programme Nature 2050 de l'entreprise CDC Biodiversité. Une démarche menée en parallèle d'engagements pour la décarbonation de ses activités, passant par une utilisation renforcée de la cyclo-logistique, notamment avec son partenaire Coursier.fr, à Paris et à Lyon.

Publié le 23 novembre 2022 - 14h00
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Amazon

Après avoir communiqué le mois dernier sur un investissement d’un milliard d’euros au niveau mondial pour la décarbonation de toute sa logistique, Amazon annonce débloquer trois millions d’euros en France dans le cadre du Programme Nature 2050 de l’entreprise CDC Biodiversité, dédiée à la conception et la mise en place d’actions concrètes de restauration et préservation de la biodiversité, et à leur gestion pérenne. Une déclaration faite lors d’un rendez-vous presse le 22 novembre 2022, où le géant de l’e-commerce souhaitait revenir sur les différentes strates de ses engagements environnementaux. Cet investissement s’inscrit dans une démarche plus globale, spécifie Julie Laboureix, directrice retail et ambassadrice du développement durable chez Amazon France : « En 2019 nous avons créé le fonds Right Now Climate Fund qui est doté de 100 millions d’euros dans le monde et dont l’objectif est d’investir dans des projets ayant un impact réel et mesuré sur la biodiversité, la protection des forêts, des prairies et des espaces maritimes ».


Préserver, restaurer et gérer durablement environ 600 000 m² en France

Le financement d’Amazon vient aujourd’hui compléter les 5,6 millions d’euros déjà mobilisés entre 2016 et 2021 par CDC Biodiversité. Fondé en 2008, le Programme Nature 2050 s’appuie sur les alertes de l'IPBES et du GIEC et sur l'urgence d'engager la restauration et la préservation de la nature sur tout le territoire français « pour contribuer à stopper l'érosion de la biodiversité et apporter des réponses face à l'accélération du changement climatique, décrit Antoine Cadi, directeur de la recherche et de l’innovation de CDC Biodiversité. Et nous avons la conviction que ce que l’on peut faire de mieux pour adapter nos territoires au changement climatique est de restaurer les écosystèmes ». Rassemblant autour de lui diverses institutions comme l’Ademe, l’office français de la biodiversité, et de grandes ONG, CDC Biodiversité se fonde sur des démarches de philanthropie, par le don : « Pour autant, la notion d’investissement est utile à conserver, car il s’agit de faire le pari de la nature pour l’avenir. Et il est extrêmement précieux que des entreprises leaders comme l’est Amazon s’engage en faisant ce pari », poursuit Antoine Cadi. En soutenant le programme, Amazon cofinancera des projets sélectionnés par l’équipe Nature 2050. Sa participation, à hauteur d’un million d’euros au cours des trois prochaines années, doit permettre de préserver, restaurer et gérer durablement une superficie estimée de 600 000 m² en France à travers la mise en œuvre de différentes démarches. Parmi elles notamment, figurent un partenariat avec la Métropole du Grand Paris « autour de projets de désartificialisation et de restauration écologique », ou encore le financement de la transition des pratiques agricoles. « En moyenne, le programme garantit à ses contributeurs que cinq euros engagés entraineront 1 m² restauré », précise Antoine Cadi.


Objectif décarbonation à la source

Amazon a également souhaité traduire ses engagements environnementaux dans le programme Climate Pledge, dont il était le cofondateur en 2019 et le premier signataire. Une charte engageant à atteindre zéro émission nette de CO₂ d’ici 2040, qui accueille déjà plus de 375 signataires dans 51 secteurs et 29 pays à ce jour. « Nous essayons d’avoir un rôle d’entraînement avec tous les acteurs qui nous suivent, décrit Julie Laboureix. Dès 2030, nous nous sommes engagés à produire 100 % d’énergies renouvelables au niveau mondial. Nous atteignons déjà 85 % donc nous pensons y parvenir avant ». Pour atteindre cet objectif, Amazon investit déjà dans un certain nombre de projets pour créer sa propre énergie renouvelable qu’elle vient compléter avec des achats. « Nous sommes le plus grand acheteur d’énergie renouvelable en Europe. Nous ne sommes pas dans une logique de compensation, notre objectif est de décarboner à la source. » Le spécialiste du commerce en ligne vise par ailleurs une décarbonation de 50 % de son transport d’ici 2030, incluant évidemment la logistique du dernier kilomètre. Sur le milliard d’investissements annoncés le mois dernier, 250 000 millions d’euros sont dédiés à la France « avec un objectif de 500 poids lourds électriques dans les années qui viennent », spécifie Julie Laroubeix. Le tout à travers deux axes : la consolidation des flux sur le territoire et la décarbonation du transport. « Là-dessus, nous menons une série d’actions pour livrer en véhicule électrique, en vélo, ou à pied. Dix millions de colis ont été livrés l’an dernier en France par ces moyens ». Et sur la cyclo-logistique, activité démarrée dès 2017, Amazon France agit dans 10 villes : Annecy, Bordeaux, Lyon, Marseille, Montpellier, Nice, Paris, Rouen, Strasbourg et Toulouse. « Cela nécessite de repenser toute notre organisation, y compris celle des entrepôts, détaille Julie Laroubeix. On ne peut pas livrer à vélo les villes à partir d’un centre de tri lointain. Il est donc très important d’y réfléchir avec les communes et les collectivités en parvenant à trouver des micro-hubs, ou des petits entrepôts très proches des agglomérations permettant d’avoir une logistique décarbonée ». À Paris, par exemple, Amazon a noué un partenariat avec la RATP pour utiliser en journée des dépôts de bus inoccupés.


La collaboration avec Coursier.fr

Dans la capitale et à Lyon, le groupe s’appuie par ailleurs sur Coursier.fr, fondée il y a 25 ans pour « démocratiser et rendre responsable la livraison du dernier kilomètre », explique Frédéric Murat, son fondateur. L’entreprise appuie sa démarche sur deux piliers : le salariat –« 100% des employés de coursier.fr sont des salariés »- et la réduction de l’empreinte carbone. Si la société travaillait avant l’arrivée du Covid avec des entreprises du luxe et des maisons de prêt à porter, en les accompagnant sur la livraison du dernier kilomètre à Paris -des commandes sur internet, mais également des sorties de boutiques-, son organisation a évolué lors de son partenariat avec Amazon. « Ils nous ont contactés il y a un peu plus de deux ans, car ils avaient l’ambition de décarboner leurs livraisons et de bénéficier de notre expérience sur la cyclo-logistique. Nous avons donc travaillé main dans la main dès 2020 sur un mode multimodal : au départ, nous recevions des péniches venant de Bonneuil-sur-Marne (94) et nous déchargions des conteneurs sur les quais… », se souvient Frédéric Murat. Avec l’objectif de mettre en place un modèle consistant à avoir un maximum de mutualisation, les deux entreprises établissent un partenariat s’appuyant sur des vélos cargos : « Nous avons été amenés à travailler sur le conditionnement de ces derniers qui historiquement avaient des emports de l’ordre de 300 litres et qui sont passés de 1,5 à 3 m³, soit l’équivalent d’une camionnette de livraison ». Ceux-ci vont charger un maximum de colis : « Avant notre partenariat avec Amazon, un coursier faisait entre 20 et 30 livraisons par jour, désormais, il peut en faire entre 80 et 100 simplement grâce à un maillage resserré des zones urbaines ». Aujourd’hui, ce sont entre 180 et 200 triporteurs Coursier.fr qui sillonnent le cœur des villes, à Paris et Lyon pour Amazon, et dans huit villes pour d’autres clients. Avec trois lieux pour ses ELU (espace logistique urbain) dans la capitale : « Place de la République, dans le XXe arrondissement, et dans le XVIIe. Nous en cherchons un autre dans le XVe, du côté de Beaugrenelle ». Amazon représente aujourd’hui entre 25 et 30 % du chiffre d’affaires de Coursier.fr qui réalise environ 10 000 livraisons par jour pour l'e-commerçant, avec 80 triporteurs.

 

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