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De grands chargeurs invités par l’Aslog à penser la supply chain d'après-crise

Le 5 mai dernier, l’Aslog lançait son tout premier webinar. L’occasion d'ouvrir des discussions avec des acteurs de la supply chain et de l’économie française exerçant dans de grands groupes, en pleine pandémie de Covid-19.

Publié le 7 mai 2020 - 11h45
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Aslog

Apprendre des uns et des autres, formaliser des échanges et les mettre à disposition de la communauté. Une pratique collaborative et vertueuse que l’Aslog a mis en pratique pour préparer le secteur de la supply chain à l’après-Covid, à quelques jours du déconfinement du 11 mai 2020. Avec l’ambition de « poser un regard sur cette situation hors-normes et partager leur vision pour une reprise dans un monde socialement et économiquement bouleversé », ce sont donc Yann de Feraudy, deputy CEO Operations & IT du groupe Rocher et président de l’association, accompagné par Laurent Sabatucci, chef d’entreprise chez EOL à l’animation, Stéphanie Rott, directrice supply chain and manufacturing Group chez LVMHPierre-Martin Huet, VP global Supply Chain chez Michelin ; François Martin-Festa, VP digital customer experience offer data, order and distributor experience pour Schneider Electric et Xavier Derycke, directeur supply chain groupe chez Rexel, qui se sont prêtés à un exercice d’analyse sur la situation actuelle et ce qu’elle laisse présaer pour demain.

 

Piloter le cash

Sur l’opérationnel d’abord où, pour LVMH, la mission est de faciliter l’intelligence collective pour partager les analyses et actions mises en place par les différentes maisons du groupe : « Nous organisons des réunions hebdomadaires où chaque maison dans son domaine observe des signaux, des débuts de tendance selon les géographies, que nous partageons au quotidien. Ce niveau d’incertitude niveau demand & supply nous pousse à inventer de nouveaux modes - hebdomadaires voire bi-hebdomadaires - pour piloter la supply chain, au travers desquels nous récupérons des informations pour influer sur un planning d’approvisionnement, une meilleure gestion de stock, des ressources et du cash », détaille Stéphanie Rott.

 

Même son de cloche au sein du groupe Michelin, qui porte un regard quotidien sur l’évolution de la demande par région, la reprise des usines, les impacts client… pour ensuite donner des orientations et permettre un alignement entre les directions et coordonner la reprise d’activité : « La supply chain est essentielle pour le pilotage du stock et clé pour le pilotage du cash », souligne Pierre-Martin Huet. « Le défi est humain, il y a de l’intelligence collective à dégager », soutient Xavier Derycke. Et ce sont d’ailleurs ces deux priorités qui ressortent de cette discussion numérique : le cash et les ressources.

 

Protéger et valoriser les Hommes

Ainsi, tous soulignent le travail extraordinaire de leurs équipes et l’importance de les protéger face à la propagation du virus. Ce thème prioritaire pour l’ensemble des groupes représentés ici est un élément clé de sécurité et de réassurance pour les opérateurs mais également pour le redémarrage de l’activité. Partage de best pratices en matière DE procédures santé et sécurité, réflexions autour des équipements, mise en place de routines sanitaires… : les entreprises travaillent à apporter des réponses concrètes et pragmatiques à leurs équipes. En parallèle de la sécurité du personnel, Yann de Feraudy tient également à mettre en lumière la collaboration et l’entraide qui ressortent de cette crise : « L’Humain est passé devant. Certains de nos fournisseurs nous ont aidés, assistés. Des collaborations se sont mises en place pour accélérer la production et la mise à disposition de maques… Et une grande coopération sera nécessaire pour être en capacité de mettre sur le marché de nouveaux produits ».

 

Sur ce thème, François Martin-Festa souligne quant à lui le caractère indispensable du digital dans la capacité à garder le contact avec ses partenaires mais aussi avec ses clients et prospects : « Dans le monde du BtoB, plus de 60 % de la décision d’achat se passe au travers de recherches sur des plateformes digitales. Un moyen fantastique pour que la supply chain puisse fournir des informations de livraison, proposer des services, apporter de la valeur et enrichir l’expérience client ».

 

Rebondir et simplifier pour repenser la supply chain

Si le cash, les Hommes et le digital sont au cœur des préoccupations actuelles, les experts de ce webinar soulignent de grands principes à renforcer dans les années à venir. Prononcé par chacun des intervenants, le mot « résilience » arrive en tête des réflexions : « Le sujet n’est pas tant de trouver le scénario exact de reprise, mais d’augmenter la résilience de la suppy chain et la notion de pilotage », s’exprime Pierre-Martin Huet. « Nous assistons à une vraie reconnaissance de notre métier, nous n’avons jamais bénéficié d’une telle écoute, il faut en être digne, il nous faut de l’agilité. Notre grand défi réside dans la résilience », corrobore Xavier Derycke.

 

Cette notion, largement soulignée par tous les acteurs du secteur, s’accompagne d’un second concept, celui de la simplification : « Il y a une véritable volonté d’accélérer la simplification, d’être plus lean au redémarrage. La revisite des portefeuilles constitue une opportunité sur des projets IT, la simplification des offres... Cela permettra de rebondir plus agile », indique François Martin-Festa. « Nous allons devoir apprendre à simplifier, trouver des raccourcis pour être plus inventifs. Dans notre métier, ce qui est compliqué ne fonctionne pas. Nous devrons transformer et réinterroger nos principes de supply chain », conclut Yann de Feraudy.

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