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À Lyon, la logistique fluviale démarrera début 2022 avec ULS

Dès l'année prochaine, Urban Logistic Solutions (ULS) sera chargé d'opérer le transport fluvial de marchandises au cœur de Lyon. Une solution combinant bateau et vélo a été proposée par l'entreprise.

Publié le 6 octobre 2021 - 09h00
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Voxlog | De gauche à droite : Pierre Meffre (CNR), Cécile Avezard (VNF), Jean-Charles Kohlhaas (métropole de Lyon) et Valentin Lungenstrass (ville de Lyon)

Suite à un appel d'offres, la société alsacienne Urban Logistic Solutions (ULS) a été sélectionnée par la Ville de Lyon, la Métropole de Lyon, Voies navigables de France (VNF) et la Compagnie nationale du Rhône (CNR), afin de lancer au début de l'année prochaine un service de logistique fluviale en centre-ville. Une première pour la Ville des Lumières qui expérimente ainsi le transport fluvial de marchandises en milieu urbain : « On a souvent utilisé le mode fluvial pour des chantiers en hypercentre, mais jamais pour acheminer des marchandises », précise Cécile Avezard, directrice territoriale Rhône Saône de VNF.


Urban Logistic Solutions a été choisie car l'entreprise maîtrise complètement la chaîne logistique, du transport à la livraison, en passant par la manutention. Une solution qui a déjà fait ses preuves à Strasbourg et dont la mise à disposition des équipements est rapide, deux arguments qui ont joué en sa faveur. « On a eu de nombreux candidats avec des projets très intéressants, mais pas au niveau de maturité d'ULS », résume Jean-Charles Kohlhaas, vice-président de la Métropole de Lyon chargé des déplacements, des intermodalités et de la logistique urbaine. Le contrat a été conclu pour une durée de 15 ans et la société devra s'acquitter d'une redevance d'occupation.


Un transport mixant bateau et vélos électriques

« Enjeu de reconnexion utile et nécessaire entre la ville et le fleuve », selon les mots de Valentin Lungenstrass, adjoint au maire de Lyon en charge des mobilités et de la logistique urbaine, la mission d'Urban Logistic Solutions sera d'alimenter le centre-ville en petits colis et marchandises à destination des particuliers, ainsi que des commerçants du secteur alimentaire et des restaurateurs/traiteurs. À partir d'un entrepôt construit sur le port lyonnais Edouard-Herriot et à l'aide d'une grue, ULS chargera un bateau pouvant transporter 40 tonnes de marchandises, soit environ 50 camionnettes. La péniche acheminera sa cargaison vers le Pont Morand dans le 1er arrondissement de Lyon. Arrivé à quai, une autre grue déchargera le bateau. Les marchandises et petits colis seront alors distribuées en centre-ville grâce à une flotte constituée d'une dizaine de vélos à assistance électrique avec remorques, spécialement dédiés à la livraison du dernier kilomètre.


Le navire fera un aller-retour par jour, 6 jours sur 7, et reviendra au port Edouard-Herriot chargé de déchets recyclables (papiers et cartons). Le trafic annuel est estimé à 8 000 tonnes au plus bas. « Il n'est pas exclu que, si la solution ULS marche fort, le bateau dépasse les 100 tonnes de marchandises, avec deux rotations par jour », déclare Pierre Meffre, directeur de la valorisation portuaire et des missions d'intérêt général de la CNR. Mesurant environ 20 mètres de long, le modèle de bateau employé par ULS fonctionnera dans un premier temps avec un moteur thermique de type diesel. Cependant, il respectera les normes les plus récentes en matière d'émissions polluantes (EMNR), en utilisant du GTL (Gas To Liquid). « Notre ambition est d'employer un moteur électrique, ou une solution totalement décarbonée, dans quelques années, en 2025-2026 », annonce Cécile Avezard.


Un projet économiquement viable

La Ville et la Métropole de Lyon, VNF et la CNR, tous estiment que le transport fluvial de marchandises combiné au vélo va permettre de décongestionner les axes routiers et voiries qui sont saturées, tout en réduisant la pollution et les émissions au sein de l'agglomération. Autre avantage du fleuve sur la route, « la logistique fluviale offre une certaine fiabilité pour les livraisons et donc une meilleure qualité de service. Le fait qu'il n'y ait pas d'embouteillages est un atout en termes de gain de temps, un point essentiel dans le secteur de la logistique », ajoute Cécile Avezard.

 

Enfin, fonctionnant sans aucunes subventions, le projet serait économiquement viable d'après les parties, ce qui tendrait à démontrer la pertinence du mode fluvial en milieu urbain en ce qui concerne la logistique de proximité.


Un effet boule de neige ?

« À la demande des commerçants et restaurateurs, la Métropole de Lyon travaille actuellement sur un projet de label "logistique décarbonée" », dévoile également Jean-Charles Kohlhaas. Ceux-ci souhaitent que leurs clients sachent qu'ils s'approvisionnent grâce à une logistique ayant moins d'impact sur l'environnement, car l'opinion publique aspire de plus en plus à des solutions durables. « Nous travaillons également au développement de zones urbaines où les camions n'auront pas le droit de circuler à certaines heures », ajoute Jean-Charles Kohlhaas. Avec ces futures mesures, nul doute que la logistique fluviale va progressivement prendre de l'importance. D'ailleurs, la VNF discutent avec des candidats potentiels pour attribuer à la fin de l'année les emplacements des Ponts Lafayette et Wilson à Lyon.

 

 

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