Nominations
Entretien exclusif avec Daniel Chalancon, nouveau directeur général de Kardex France
Spécialiste de l’intralogistique, côté en bourse et partenaire mondial d’Autostore depuis 2021, le groupe Kardex affiche de très fortes ambitions sur le marché international. Une stratégie construite par étapes avec ses trois entités, Kardex Remstar, Mlog et AS Solutions, et que nous détaille Daniel Chalancon, tout nouveau directeur général de Kardex France.

©
Kardex France
Comment s’articule le groupe Kardex aujourd’hui ?
Le groupe Kardex compte trois entités : Kardex Remstar, fabricant de notre solution miniload MIB, de nos tours de stockage Shuttle, stockeurs rotatifs Megamat et horizontaux Hoca et de notre nouvelle solution multishuttles Rocket ; Kardex Mlog, fabricant de transstockeurs, de mini-loads et de la solution Rocket grande capacité et enfin, la dernière arrivée, Kardex AS Solutions, dépositaire du système d'automatisation d'entrepôt Autostore à travers le monde. La synergie ces dernières nous permet de nous positionner comme un fournisseur de solutions automatisées globales, allant du stockeur classique aux technologies les plus évoluées. Fort de cette alliance de savoir-faire, notre vocation est de devenir l’un des acteurs majeurs de l’automatisation de solutions complètes.
Quelle stratégie avez-vous développé afin de servir cette ambition ?
Nous avons revu notre approche du marché en nous ouvrant au monde du système, avec la volonté de proposer des solutions simples et performantes et d’intégrer de nouveaux périphériques robot de picking, convoyeurs ou AMR. Nous nous détachons de l’image du pur producteur pour aller vers celle d’un fournisseur de solutions automatisées, flexibles et adaptables. Notre approche produits, couplée aux systèmes intralogistiques, nous permet de fournir une offre globale, partout dans le monde, quels que soient le budget et la taille de l’entreprise. Nous disposons d’une solution pour chaque type de produit, d’une gamme intégrée et de compétences commerciales, techniques et informatiques pour accompagner le développement de nos clients et du groupe Kardex.
Au 31 juillet 2025, le groupe affichait un chiffre d'affaires de 415,7 millions d'euros, en hausse de 12,4 % sur un an. Est-ce cette nouvelle organisation qui porte ses fruits ?
Les six premiers mois de l’année 2025 ont été réellement positifs, confirmant la stratégie du groupe. Cette dernière nous offre trois atouts clés sur le marché : la réactivité, la qualité et une optimisation des prix. Nos usines, idéalement positionnées en Allemagne et aux États-Unis, nous permettent de produire localement et de livrer rapidement tandis que notre organisation, décentralisée aux quatre coins du monde, assure une présence locale, essentielle pour nos clients. Depuis l’arrivée de notre nouveau CEO, Jens Hardenacke, les circuits de décision ont été raccourcis. Désormais, chaque entité locale dispose de son directeur général, délivrant une orientation clairement définie, afin de servir les objectifs du groupe à cinq ans.
C’est donc dans ce que cadre que vous avez été nommé directeur général de Kardex France le 1er août dernier…
Effectivement, je suis le DG de l’équipe française, constituée de plus de 80 personnes, depuis cet été. Cette nomination répond à un besoin clair : s’appuyer sur une expérience locale, une force commerciale expérimentée et un réseau solide. Nous avons désormais créé une équipe de spécialistes dédiée aux systèmes. Par ailleurs, nous comptons 30 techniciens qui apportent une proximité et une performance inégalées, mutualisant les compétences pour nos trois entités. Aujourd’hui, en France, la structure est prête à répondre aux besoins du marché. Et nous y répondons de manière significative puisque nous avons d’ores et déjà enregistré trois nouveaux projets. Kardex compte près de 3 800 clients en France, cette nouvelle stratégie devrait nous permettre de poursuivre notre développement.
Justement, comment se portent vos différents segments de marché en 2025 ?
Les mondes de l’aéronautique et du e-commerce, au travers de clients directs ou de 3PL, prennent de plus en plus d’ampleur. Nous servons également une kyrielle de petits clients, toutes activités confondues, ce qui explique nos 14 000 machines implantées en France. Nous sommes présents partout et touchons tous les secteurs d’activité.
Quels types d’investissements le groupe engage-t-il actuellement pour servir son plan de développement ?
Nous investissons en R&D dans une approche product as a service. Concrètement, nous travaillons à développer des services autour de nos produits, notamment en termes de monitoring, de supervision, de fiabilité. Parallèlement, nous investissons sur le volet informatique et sortirons en 2026 la nouvelle génération de notre PP Cloud [pour Power Pick Cloud, ndlr], logiciel WMS/WCS qui intègrera notamment des fonctionnalités relatives à la cybersécurité. Enfin, nous nous appuyons sur les nouvelles technologies et particulièrement sur l’IA pour continuer à accompagner nos clients et à améliorer en continu les process de nos usines ainsi que la pertinence de nos produits.
Pour conclure, quels sont vos objectifs pour les années à venir ?
La fusée est prête à être lancée. Chaque étage a été savamment préparé avec une stratégie globale alliant produits et systèmes ainsi qu’une nouvelle organisation basée sur des directions décentralisées et des équipes locales renforcées. Fort de tout cela, le groupe Kardex vise le doublement de son chiffre d’affaires d’ici 2030.
