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et logistique

Immobilier

Les entrepôts à l'heure de l'efficacité énergétique

Publié le 15 décembre 2025

3. La GTB, un système névralgique et incontournable

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moquai86 via stock.adobe.com

Système crucial dans la collecte et le suivi affiné des consommations, la gestion technique du bâtiment (GTB) s’est désormais imposée dans presque tous les entrepôts. Cet allié informatisé facilite les déclarations réglementaires, tout en permettant de réaliser de notables économies d’énergie.

Est-il vraiment indispensable d’installer une gestion technique du bâtiment dans un entrepôt ? « En 2025, il n’y a plus de questions à se poser », assure Maxence Leroy, ingénieur GTB pour APRC Group. « D’autant plus que depuis le 1er janvier 2025, il n’existe plus aucune marge de manoeuvre. » En effet, le décret Bacs (pour building automation and control system, ou « systèmes d’automatisation et de contrôle des bâtiments ») oblige à installer ces derniers dans tous les bâtiments tertiaires équipés de systèmes de CVC (chauffage, ventilation et climatisation) dont la puissance est supérieure à 290 kW. D’ici le 1er janvier 2027, ce seuil réglementaire sera abaissé à 70 kW. « Parallèlement, le décret tertiaire impose la gestion et le suivi énergétique des entrepôts de 1 000 m² ou plus, poursuit Maxence Leroy. Soit à peu près 99,5 % de tous les bâtiments logistiques construits jusqu’à présent. Or sans GTB, il n’est pas possible de suivre correctement leur consommation énergétique, ni de disposer des bons leviers d’actions pour atteindre les premiers objectifs de réduction, de -40 %. »

 

De nombreuses compétences à réunir

Outre son importance dans la collecte et le suivi des données énergétiques, une GTB bien paramétrée et supervisée permet aussi de réaliser de substantielles économies. Mais pour y parvenir, le chemin n’est pas toujours des plus aisés, comme le relate Blaise Goupy, senior asset manager d’Alteo Investment Management, entité du groupe Virtuo spécialisée dans la gestion de patrimoine pour compte de tiers : « Le secteur de la GTB a récemment connu un effet de mode lié au financement par les CEE, les certificats d’économies d’énergie*. Les services dédiés ont ainsi vu leurs prix augmenter de manière artificielle, avec une pléthore d’offres. Trouver le bon prestataire, bien calibré à ses besoins, est devenu d’autant plus complexe que la GTB nécessite de toucher à l’installation électrique, au système de CVC, à la plomberie… Sans compter la partie informatique, cela fait beaucoup de compétences à réunir. »

 

Trouver le bon partenaire

Parmi la kyrielle de sociétés proposant d’accompagner les acteurs de l’immobilier logistique dans leur conformité réglementaire, une start-up française se démarque particulièrement : Deepki. Éditrice d’une plateforme numérique homonyme, elle réunit en un seul espace des données existantes éparses, provenant des GTB, mais aussi des GTC – gestions techniques centralisées se concentrant sur un lot d’équipements techniques –, de la gestion de maintenance assistée par ordinateur (GMAO) ou encore des factures des fournisseurs d’énergie.

 

Pour simplifier ses déclarations obligatoires, Virtuo Industrial Property a ainsi noué un partenariat avec la jeune pousse, comme le détaille Mélanie Cahin, directrice de l'innovation, du développement durable et des projets du développeur : « Entre autres fonctionnalités, la plateforme Deepki nous permet d’automatiser le transfert des données provenant des distributeurs d’énergie, et de les centraliser. Nous n’avons pas ainsi à éplucher de multiples factures pour rechercher la bonne information, ce qui serait peu fiable et prendrait beaucoup de temps. De plus, la solution convertit les données au bon format attendu par le gouvernement afin d’effectuer les déclarations sur la plateforme Operat. Nous sommes très satisfaits de ce partenaire, d’autant plus que comme pour la GTB, il est difficile d’en trouver un fiable lorsque beaucoup d’entreprises sont présentes sur le marché. »

 

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* L’aide encadrée des Certificats d’économies d’énergie (CEE) est un mécanisme étatique incitant les fournisseurs d’énergie (via des objectifs triennaux fixés par les pouvoirs publics) à financer des travaux et/ou des actions concourant aux économies d’énergie. Une bonification de prime CEE a en effet été instaurée pour l’installation ou l’amélioration des systèmes de gestion technique des bâtiments tertiaires.

Sources : Dispositif des Certificats d’économies d’énergie, ecologie.gouv.fr, 18 août 2025 ; Bonification pour les systèmes de gestion technique des bâtiments tertiaires, ecologie.gouv.fr, 14 février 2023

 

Focus

De l’importance de prendre en compte les usages liés à l’exploitation

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De faibles factures d’énergie ne signifient pas forcément qu’un bâtiment est thermiquement efficace, et ce même s’il intègre une GTB dernier cri, bien paramétrée. Une foultitude de facteurs influent directement sur sa performance : la qualité de sa construction et de son isolation bien sûr, mais aussi sa typologie et ses usages, comme l’illustre Salvi Cals, directeur général en France du développeur immobilier paneuropéen Panattoni : « Imaginez un entrepôt catastrophique d’un point de vue énergétique. Situé dans une région tempérée, son utilisateur y stocke des pièces avec une très faible rotation, et presque personne n’y travaille. Sa consommation énergétique est ainsi proche de zéro. Maintenant, imaginez en face un autre bâtiment, tout neuf, aux dernières normes, disposant des meilleures certifications, mais hébergeant un nombre important de salariés et de machines. Les exploitants devront sûrement recourir à la climatisation en été pour que les collaborateurs ne suffoquent pas, d’autant plus s’ils naviguent entre de nombreux équipements. Or, si vous regardez les données brutes, il serait facile de se dire que le premier bâtiment est plus efficient que le second. Mais si vous enlevez la part des consommations liées à leur exploitation, vous aurez une approche tout à fait différente. »

 

 

Crédit photo : © Panattoni

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